La pratique Sensorial Activities imaginée par Meri Ekola s’appuie sur les capacités humaines sensorielles. La récente expérimentation sur la chromestesia a traduit les sensations de l’ouïe en visuel. Pendant cette résidence à La Bellone la matérialité de la lumière sera explorée. La lumière est en général considérée comme un élément de soutien qui rend la valeur à d’autres éléments. Comment est-ce qu’elle pourrait avoir un rôle plus actif dans l’écriture scénique dès le point de départ ? Comment libérer la lumière de son rôle d’assistant et la traiter comme un·e protagoniste ? Je cherche à nommer des paramètres, des sensations, des associations, tout ce que cette expression immatérielle rend au premier plan, pour la valoriser et pour constituer un propre vocabulaire de sa matérialité, en densité et en épaisseur. 

Cette recherche s’exprime en combinaison avec la réalité augmentée. Cette technologie sera utilisée comme un portail entre les deux mondes, matériel et immatériel, sensoriel et imaginé. La réalité augmentée agira en extension d’un impulse lumière, étant une partie réactive qui nous informe et nous emmène à explorer cet univers non tangible.

Meri Ekola, d’origine finlandaise, a reçu son master en création lumière de l'Académie de Théâtre de l'Université des Arts d’Helsinki en 2013. Elle a acquis de l'expérience en travaillant dans le vaste domaine des arts du spectacle et de la conception d'éclairage architectural. Son travail d'éclairagiste l'a amenée à s'interroger sur les limites expressives de l'éclairage. Ces dernières années, elle s'est concentrée sur la conception d'un éclairage capable de jouer un rôle actif dans la performance. Cela l'a amenée à expérimenter le médium de la lumière dans le contexte de l'installation. Ses collaborateur·rice·s longs termes sont la chorégraphe Liisa Pentti et les compagnies Oblivia et Blaue Frau, chacun·e étant un·e novateur·rice sur la scène finlandaise de la danse et de la performance. Sur le terrain belge, elle a collaboré avec l'Opéra de la Monnaie de Munt dans plusieurs projets, avec les danseuses chorégraphes bruxelloises, Estelle Delcambre et Louise Baduel, et la galerie K41 pour son exposition solo, Highlights. En 2019 elle a publié l’article Fixed in advance or learned through process dans une publication de l’Université des Arts d’Helsinki qui interroge le domaine de la création lumière. En 2020, elle s’est vue accordée une bourse pour développer son travail artistique par Le Centre de Promotion des Arts de Finlande.