La Bellone

RÉSIDENCE / RECHERCHE

J'ai une épée

13/06 > 2/07/2022
Visuel © Elodie Dauguet

Après Violences présentée au Kunstenfestivaldesarts en 2021, la nouvelle création J’ai une épée de Léa Drouet s’approche des représentations de « l’enfant ». La metteuse en scène et performeuse cherche moins à « regarder les enfants » selon une logique qui, sous couvert de nouvelle attention à donner, demeure celle du ciblage des identités, mais commence par « regarder comment on regarde les enfants ». Quels sont les « entours » de l’enfance? Quelle forme donne aux enfants la manière dont ils sont observés et représentés, notamment par les institutions supposées les protéger, les éduquer, les « encadrer »? Quel « cadres » existent, justement, et quels décadrages peuvent s’opérer pour qu’une enfance ait la place d’exister ? 

Que voit-on de l’enfant de 10 ans que l’on accompagne dans un centre psychiatrique; de celui de 12 ans que l’on a placé en foyer spécialisé ou famille d’accueil; de celui de 8 ans que l’on conduit à l’aube au poste de police sous l’accusation d’apologie du terrorisme; de celui de 14 ans que l’on accueille à la maison, en famille, comme « mineur non accompagné »? 

Le temps de résidence à La Bellone sera l’occasion de poursuivre les rencontres avec différentes institutions, de prendre le temps des entretiens et de s’engager dans l’écriture.

Léa Drouet est metteuse en scène et performeuse. Elle est installée et travaille à Bruxelles depuis 2010.

Son travail prend différentes formes et circule entre l’installation, le théâtre et la performance.

Malgré la diversité des formes proposées, on perçoit son intérêt constant pour certaines questions. Comment peut-on faire basculer des problématiques des sciences humaines dans le régime du sensible, du sonore, du corporel et de la matière ? Comment partager des expériences esthétiques qui traduisent différentes problématiques politiques et sociales.

0&, présenté au Festival XS du Théatre National se crée en collaboration avec Clément Vercelletto, rassemblant un ensemble de vingt performeur·ses pour un concert de magnétophone cassettes. Plusieurs versions de cette choralité spatialisée seront déclinées par la suite à l’invitation du Kunstenfestivaldesarts dans la Gare de Bruxelles-Congrès (Derailment, 2015) ou au Palais de Tokyo pour l’événement Indiscipline.

« Mais au lieu du péril croit aussi ce qui sauve » est présenté au skatepark des Brigittines dans le cadre du lancement du Kunstenfestivaldesarts en 2016. L’évènement s’est construit en collaboration avec les utilisateur·rices du skatepark autour de la notion de prise de risque et de l’accident. Il rassemble des entretiens avec trois jeunes skateurs autour de leurs blessures et de leur rapport au risque, et l’installation d’un cercle de feu dans lequel les skateurs tentaient des figures périlleuses en public.

Elle est invitée par Camille Louis (philosophe et dramaturge, membre du collectif kompost) à Athènes dans le cadre de la nuit de l’esthétique organisée par le Goethe Institut et l’Institut Français en mai 2017. Elle travaille à cette occasion sur une installation performance sous forme de jeu libre intitulé « Squiggle », une situation conversationnelle verbale et sculpturale dans l’espace public.

Elle présente Boundary Games, pièce pour six performeur·euses en 2018 au Kunstenfestivaldesarts, au Théâtre des Amandiers à Nanterre puis au festival Actoral. Cette forme scénique proposait au public une expérience spatiale et sonore de composition et de décomposition des ensembles en faisant varier les situations liées aux organisations ou aux dynamiques des groupes.

Dans la continuité du projet, elle mène des ateliers dans la maison d’arrêt des Hauts de Seine puis au MAC VAL.

À l’automne 2019, elle crée les Hostilités pour l’Objet des mots (festival Actoral et SACD). Ecrite par Adeline Rosenstein, fruit d’une collaboration transdisciplinaire avec Adeline Rosenstein, la pièce aborde la question de la violence et de ses formes contemporaines.

En juin 2020, Léa Drouet devient la nouvelle coordinatrice artistique théâtre de l'Atelier 210 à Bruxelles.

Elle crée en septembre 2020, la pièce Violences (Festival Actoral, Nanterre-Amandiers, Kunstenfestivaldesarts, Charleroi danse).