( La proxémie - l’ensemble des observations et théories que l’être humain fait de l’espace en tant que produit de culture spécifique )

- Préambule -

Nous nous formons selon notre entourage et formons notre entourage selon nos besoins.

Beaucoup des espaces qui nous entourent sont conçus non selon nos besoins, mais selon les besoins du pouvoir en place. Ce n’est pas nouveau pour les espaces publics, en revanche un peu plus récent pour les espaces privés. Selon l’idée que la forme est un contenu, elle possède une parole, elle nous aide à comprendre ou nous enduit en erreur.

Depuis plus de 25 ans une partie non négligeable de mon travail se préoccupe de divers manières de l’espace - 

en tant que scénographe de théâtre et d’exposition ou d’évènements où notamment des réflexions de mise en espace du publique pour des séances d’écoute de musique spatialisée sur accousmodium en collaboration étroite avec l’AMEG ont occupé une place importante et qui m’accompagne depuis une dizaine d’années.

J’ai souvent travaillé en avançant à tâtons :

oser, 

rater

rater mieux…

Souvent je trouve ce processus intéressant. Cette fois-ci, j’aimerais essayer autre chose. 

- Le projet transmission -

Adeline Rosenstein - metteuse en scène, autrice, dramaturge - me propose un nouveau projet où il est question de parole de femmes en lutte, de mise en valeur de la parole de celles dont on n’entend pas parler, qui militent, qui pensent, qui vivent mais dont la parole ne passe pas par l’écrit.

Il s’agit de créer un espace sécurisant où la parole intime de femme en lutte peut être livrée et reçue, en respectant la proxémie de personnes diverses, laissant la possibilité de l’utiliser selon leurs besoins respectifs, un espace modulaire mais sécurisant, qui libère et contient, qui se préoccupe du bien-être du cerveau et de l’âme, nouveau et connu depuis toujours.

Tout comme Buckminster Fuller je crois qu’on peut soigner notre rapport aux choses, aux êtres, à la vie par le design, en rendant le comportement bénéfique plus facile d’accès et/ou plus ludique que le comportement destructeur.

J’aimerais comprendre

la place de l’humain dans le monde,

la place de la diversité dans notre société et culture,

J’aimerais oser le cas particulier,

von Sonderfall zu Sonderfall - voir le public comme un ensemble de cas uniques. 

Pour ce faire j’ai besoin de rechercher ce que maintes personnes ont déjà fait, dit, écrit, concernant l’espace qui représente et l’espace qui respecte, qu’est-ce qui rend des espaces sociopètes ou sociofuges. 

Lire et constituer une bibliothèque thématique et se documenter directement auprès de chercheur•euses, architectes, anthropologues…

bibliographie (en cours)

Arturo Escobar - Design of the pluriverse 

Lucy Suchman - Humans machine reconfigurations : plans and situated actions

JK Gibson-graham - Manifesto for living in the Anthropocene

Victor Papanek, Design for the real world

Edward T Hall - La dimension cachée

Et aussi faire des prototypes comme terrain d’aventures. Laisser une place à la rencontre et y inviter des personnes qui représentent des cas particuliers et éprouver des propositions d’espace.

Yvonne Harder est critique de la vie et a des fois de bonnes idées.

Elle partage son temps entre des scénographies d'évènements ou d'expositions et des interventions artistiques libres. L'espace joue un rôle important dans sa démarche artistique. On peut aussi la trouver, cette fois-ci sous le nom d’artiste de « DJ Betty Bossa », derrière ses platines MKII, à partager sa mélomanie en passant des disques dans des situations diverses.

Actuellement elle poursuit sa collaboration comme scénographe avec la compagnie Adeline Rosenstein à Bruxelles, avec des résidences à Montpellier ou Dijon ou missions à la HES de Théâtre de Ludwigsburg (DE), ainsi qu’avec Sarah André et Lisa Harder dans le cadre de leur groupe de chansons brutes, ALICE. On peut également visiter une fresque en disques vinyles qui lui a été commandé par l'association PICTO et qui est installée sur la façade de l'immeuble 28/30 Ernest-Pictet, 1203 Genève. 

Ces dernières années elle a travaillé pour et/ou avec des personnes ou institutions aussi diverses que Sarah André, Adeline Rosenstein, La cave 12, Les 3 points de Suspension, le Festival Archipel, Blue Factory, Gérald Kurdian ou Martin Schick à Genève, Lausanne, Zurich, Fribourg, Berne, Paris, Marseille, Monpellier, Dijon, Bruxelles, Kortrijk, Ludwigsburg, Tunis et Ramallah .