La Bellone

13 > 25/05/2024

Les enjeux de l’esclavagisme et du colonialisme font partie de nos systèmes institutionnels, des systèmes qui nous régissent, des systèmes auxquels nous prêtons allégeance même si parfois sans grande motivation. Ces enjeux sont des fantômes contraints à l’immatérialité par des pouvoirs auto-dépeint comme gagnants dans nos livres d’Histoire de la Modernité.

La matière étant le vocabulaire des vivant·es, cette résidence sera pour moi, une première recherche afin de restituer un peu de tangibilité à ses fantômes. Leurs prêtés des corps, des voix, des espaces où se déployer pour dire et faire, et ainsi participer à la construction d’espace où l’interprétation nous sert à axer nos décisions dans une direction qui allient éthique et empathie.

 

Eli Mathieu-Bustos (1998) est un danseur-interprète dont la virtuosité corporelle permet de transcender les différentes identités politiques qui le composent. C’est pourtant à partir d’elles que naissent ses danses. Il est à la fois danseur de formation et autodidacte. Il a commencé le ballet à l'âge de cinq ans et a poursuivi avec des cours de jazz et de breakdance. Jusqu'à l'âge de dix-sept ans il navigue entre différents styles comme le new-style, le poppin, le krump, la danse contemporaine etc. Passionné d'improvisation, ses sources d'inspiration se trouvent à la fois dans des canons de danse institutionnellement reconnus comme la danse expressionniste allemande et buto et dans les styles de danse associés socialement à la subculture telle que le dancehall et la house. Après le lycée, il étudie les arts du spectacle. Ces études lui permettent de découvrir le théâtre et le cinéma, deux disciplines que l'on retrouve dans son esthétique. Après avoir obtenu sa licence, il fait six mois de danse académique à la Manufacture d'Aurillac avant que le Covid intervienne. Il est à présent titulaire d'un Master à l'Institut des Arts et Chorégraphie (ISAC) obtenu à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles. 

 

Depuis 2020, il travaille à combiner sa pratique de l'astrologie et de la danse afin de créer une nouvelle technique d'improvisation. Cette technique, qu'il appelle De Caelo, repose sur une méthodologie d'écriture du mouvement ouverte à tous les canons et styles de danse avec pour seule hiérarchie de valeur des émotions et sensations qu'elles transmettent aux spectateurs. Eli Mathieu-Bustos a également collaboré avec d'autres artistes et maisons comme Marco Torrice (collectif Melting Pot : DANSAND! 2021 festival Ostende et Re-creature festival à La Palenda à Rome), Marco Arriola (projet CRUCE 2021-2022), Patric Chiha (Film : The Beast in the Jungle 2021 ) l'Opéra d'Anvers (bande-annonce de la saison 2022-2023), Milo Slayers (pièce de théâtre : DEMONstatio 2021-2022), Mooni Van Tichel (pour la pièce Zeros & Ones) et bientôt pour Louise Vanneste dans sa prochaine création dont la première aura lieu au KFDA.

En 2021-2022, il s'est produit en solo dans de nombreuses salles bruxelloises lors d'événements principalement queer et FUBU.). Il a dansé pour Decoratelier (Africa is/in the future édition 2021 et 2022), LDC, Nova, Crazy Circle et Fatsabbats festival entre autres. Lors du WIPCOOP Bruxelles 2022, Eli a présenté un work in progress intitulé Have a Safe Travel. Cette version de 30 minutes à voyagé l’été 2023 au Bolwerk Belluard Festival (Fribourg, Suisse), au Short Theatre (Rome, Italie) ainsi qu’à Feminist Future Festival (Courtai, Belgique).

La première de la version 50 min fut présenté à deSingel (Anvers, Belgique) le 8 décembre 2023, et arrive à Bruxelles du 16 au 20 avril 2024 à La Balsamine.