historique
2015 – Aujourd’hui
Mylène Lauzon
Depuis l’arrivée de Mylène Lauzon à la direction de La Bellone en janvier 2015, La Bellone devient un lieu de recherche et de réflexion, qui se consacre aux processus de création, un outil pour les artistes de la scène et tous ceux et celles qui s’intéressent à la fabrique des écritures scéniques. Pour ce faire, son équipe organise des conférences, des séminaires, des résidences ainsi que multiples rendez-vous avec des artistes et des « sachant·e·s » de champs divers. La Bellone co-organise certaines de ces activités en collaboration avec des partenaires locaux, nationaux et internationaux. De plus, son Centre de documentation, actif depuis 1988, outil essentiel à la recherche, répond aux besoins des chercheur·se·s, des opérateur·rice·s culturel·le·s et des artistes avec sa vaste base de données, qui est composée d’articles de presse et d’articles extraits de revues théâtrales spécialisées. La ligne directrice pourrait aujourd’hui se résumer ainsi : La Bellone est un lieu qui envisage le savoir artistique comme un savoir social, précieux et nécessaire.
2011 – 2015
Barbara Coeckelberghs – Hervé François – Reconstruction
En raison d’une crise structurelle, sont désignés successivement directeur et directrice faisant fonction de La Bellone, Hervé François (octobre 2011- avril 2012) et Barbara Coeckelberghs (juin 2012- janvier 2015). Elle·il mettent respectivement l’accent sur la gestion et œuvrent au bon fonctionnement de la Maison en collaborant étroitement avec l’équipe et son conseil d’administration. Barbara Coeckelberghs affirme sa volonté de continuer les réunions, débats et résidences d’artistes à l’issue desquelles est présentée une étape de travail. Dans le cadre de Plaisirs d’hiver, elle développe, avec Yamina El Atlassi et Olivier Goldstein le format La Bellone fait le mur ! : Une expérience Street Art, édition 2013 ; Trésor caché, édition 2015.
2007 – 2011
Antoine Pickels – La Bellone agitatrice
De juin 2007 à octobre 2011, Antoine Pickels dirige La Bellone. Il redéfinit les missions de La Bellone - vitrine, forum et lieu de mémoire vive des arts de la scène en mettant, du point de vue de la vitrine, l'accent sur les pratiques les plus novatrices et les plus défricheuses, en redéveloppant, du point de vue du Forum, les questionnements esthétiques, et en recentrant la notion de mémoire sur le passé récent, le présent et la constitution de la mémoire pour le futur. Virginie Jortay et Simon Siegmann sont artistes-conseil de 2007 à 2009. Le magazine Scènes devient trimestriel, fusionne avec l'agenda théâtral J'y cours rebaptisé Le Scénique. En 2008, La Bellone conçoit le programme Cifas (suite...) en partenariat avec le Centre des arts scéniques. Et en 2010, La Bellone réalise la publication et l’exposition Révélations Théâtre et danse en Belgique francophone 1968-2008 – Quarante spectacles pour quarante ans.
1995 – 2007
Anne Molitor – Monique Duren – Pietro Pizzuti - La Bellone – Carrefour vivant
À partir de 1995, la direction est assurée par Anne Molitor, psychologue de formation, et Monique Duren qui travaille alors au Service culture de la Ville de Bruxelles. Elles définissent leurs missions en affirmant leur volonté de décloisonner, en favorisant les collaborations et co-productions avec les associations aux objectifs complémentaires et en suscitant des liens nourris entre et avec les individus. En 1998, l’artiste Pietro Pizzuti rejoint l'équipe de direction. La maison adopte une nouvelle orientation. La Cour devient le centre névralgique de La Bellone : rencontres avec des artistes, forums, réunions, dîners-rencontres, lectures, musiques. La Bellone devient le lieu du débat et du service : le Centre de documentation théâtre, les salles de réunion, la salle de répétition, les rencontres entre artistes et public. En décembre 1998 est créé le magazine Scènes. Il est dédié aux artistes, à tou·te·s et à tous, celles et ceux, qui se mettent en risques, en particulier. Il est d’abord dirigé par Danièle Stern et après, par Linda Lewkowicz.
1980 – 1994
Serge Creuz - La Bellone – Maison du Spectacle
À une époque où les théâtres archivent peu ou pas les spectacles créés, le peintre et scénographe Serge Creuz, assisté d’Anne Molitor, veut créer un lieu qui soit la mémoire du spectacle vivant et le carrefour de rencontres pour tou·te·s les professionnel·le·s des arts de la scène : un centre vivant. Si l'année 1980 couronne l'ouverture de la Maison par une grande exposition sur la scénographie en Belgique, c’est fin 1981 qu'est constituée l'association Maison du Spectacle.
Pendant dix ans, La Bellone est le lieu des expositions de Béjart, Duras, Dario Fo, Trauner, Fellini, le théâtre polonais d'aujourd’hui et Kantor, les symbolistes - pour ne citer qu’eux·elles -, des entretiens, des réunions de spécialistes, de créateur·trice·s, de critiques. Elle crée un Centre de documentation. Très vite d’autres associations la rejoignent.
En 1988, La Bellone hérite de toute la documentation du CAFFT qui, ajoutée à celle constituée, permet de véritablement développer ce qui est actuellement le Centre de documentation théâtre, sous la responsabilité de Jocelyne Philippekin.
À partir de 1991, un studio ouvre ses portes pour accueillir les compagnies en quête d’un espace de répétition.
En 1995, Serge Creuz voit l'aboutissement d'un de ses rêves : la construction d'une verrière au-dessus de la cour qui crée de nouvelles possibilités d’exploitation de l’espace.
1697-1958
Origines - La Maison
Au 46 de la rue de Flandre, un long couloir mène à une cour intérieure où s'élève une maison singulière, à la fois, classique par son architecture et flamande par son décorum. Elle doit son nom au buste de La Bellone, déesse de la guerre, qui orne sa façade et commémore la victoire de Zenta remportée par le Prince Eugène de Savoie sur les Turcs en 1697. Construite par l'architecte Cosyn, cette maison rappelle la Maison des Boulangers (Roi d'Espagne) du même architecte, située Grand Place.
Le 17 septembre 1697, Nicolas Bally et sa femme Gertrude de Smeth font l'acquisition de la parcelle sise 46, rue de Flandre, comprenant un bâtiment à front de rue et une belle maison arrière. Septembre 1697 est le mois de la bataille de Zenta qu'exalte le chronogramme en façade. Nous ignorons quel métier exerçait Nicolas Bally, peut-être fournisseur aux armées d'Autriche... ce qui expliquerait le relief flagorneur autour du buste de Bellone. La nouvelle façade n'est pas achevée que déjà les Bally vendent le bien. S'y succèdent six propriétaires différents en moins de cinquante ans.
La Bellone est acquise au début du 20e siècle par la Ville de Bruxelles grâce à Charles Buls. Y logent et y travaillent différent·e·s locataires. Le poste de police du Vismet y a une antenne avec cellule pour les arsouilles. On y voit aussi des gymnastes musclé·es, les poupons d'une maternité, etc. Vient l'époque où la société de l'Ommegang y siège, y conserve des costumes. C’est le lieu de réceptions de tous ordres. Durant l'Exposition de 1958, un estaminet typique est joyeusement fréquenté dans le bâtiment de gauche. Des statues en plâtre ornent les pavés de la cour...