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Le projet

1. Premiers engagements

La Salve, comme une visite-surprise de cinq à huit regards revêtus des habits de l’écriture.

Une invitation lancée à tou·te·s, spectateur·ice·s assidu·e·s ou de passage, à aller voir - puis à s'essayer à de nouvelles vibrations critiques.

Une invitation, de celles rendues un peu en retard – plutôt qu’un avis "informé" ou "pertinent", plutôt qu’un retour dans la foulée, avant que ne se dépose tout ce qui restait encore suspendu.

La critique comme l’entame d’une correspondance, comme le cadeau d'une rencontre.

Tou·te·s nous habitons une foule de zones critiques. Elles sont les conditions dans lesquelles, chacun·e, nous faisons ce que nous faisons. Exactement comme on parle d'une "situation" ou d'un "moment critique", elles sont les questions qui palpitent derrière chaque "je". Ces lieux en nous marqués d'une façon bien spéciale par la vie, par le monde.

Les spectacles ravivent des joies et des plaies.

La question est : qu'en faire ?

Une cartographie. S'épauler.

La Salve se prête moins à un exercice de style qu’à une rencontre-ovni entre des praticien·ne·s des arts de la scène, des auteur·rice·s, des lecteur·rice·s, des spectateur·rice·s. Pour faire échos, confrontations, ouvertures, courbures de lignes. Proposer un dialogue, créer de la relation à plus que deux, “faire se parler” une œuvre et ce avec quoi on la voit résonner (dans son esthétique, son cœur, sa vie ou ailleurs). Pas forcément pour “donner envie de voir”, encore moins pour évaluer “un degré de réussite“ depuis un autre degré, de compétence, de branchitude, d’érudition, ou quoi ou qu’est-ce. Mais pour tenter une relance, un geste de réciprocité à la hauteur des engagements des créateur·rice·s, en prenant nous aussi des risques. Sans s’économiser pour autant la question du désaccord, du désamour, de l’incompréhension, bref des émotions dites négatives. Sans s’épargner la sincérité d’un rapport affectif à l'écriture.

Exposer nos regards dont les singularités, peut-être, laisseront d'autres singularités regarder. Faire circuler sans faire cercle. Faire confiance à ce qui nous touche. Tenter de renvoyer au plus loin les résonances des spectacles qui nous ont été adressés, avec une attention rigoureuse pour ce qui, d’elles vers nous, a été bougé.

2. Historique

Naissance de La Salve au début de l'année 2020, à Bruxelles. Mylène Lauzon, directrice de La Bellone, compose une team dont elle n'est pas capitaine.

Une team de camarades, embrassé·é·s plutôt qu'enrôlé·e·s dans une aventure critique originale. La mission : saluer 4 fois par année (par cinq textes et cinq voix minimum à la fois) la naissance d'une création des arts de la scène de la ville, région ou fédération. Les textes sont publiés comme une constellation sur la toile. On appelle cela une « Salve » ou décharge de coups tirés simultanément pour saluer, applaudissements ou questions fusant en même temps.

Dans la team, certain·e·s sont dramaturges, d'autres journalistes de théâtre tout terrain, d'autres sont poètes et/ou artistes. Iels n'ont pas les mêmes âges, genres, peaux, argent ni les mêmes expériences. Iels ne se connaissent pas encore très bien. Iels sont Raissa Alingabo Yowali M'bilo, Anna Czapski, Caroline Godard, Marie Paule Mugeni, Laïss Barkouk et Arnaud Timmermans. Lucile Saada Choquet et Philippe Couture sont passé·e·s par-là, ne sont pas resté·e·s mais ont laissé un caillou pour le chemin. Mylène Lauzon et Jérôme Poloczek ont un temps écrit des textes, puis ont mené leur plume ailleurs. Aïnhoa Jean-Calmettes est depuis les débuts comme une oracle bienfaisante.

Tous·tes ont partagé lectures et réflexions autour des notions de critique et de criticalité (notamment suite à la première pierre posée par Mylène: From Criticism to Critique to Criticality d'Irit Rogoff).

La déclaration écrite à 7 mains ci-dessus témoigne de leurs premiers engagements.

Cette action collective s'inscrit dans le projet de la Bellone de vitalisation et de soutien aux écritures scéniques et processus de création.

3. Méthode

- Une salve a lieu dès lors qu’un minimum de 5 personnes écrivent, le groupe étant composé de 8 personnes.

- Tour à tour, un·e membre du groupe nous propose le spectacle à voir pour la prochaine Salve, en privilégiant une circulation entre les lieux bruxellois, les disciplines, les provenances et parcours des artistes.

- Chacun·e écrit pour son lectorat fantasmé, le groupe n’entend pas écrire pour un lectorat spécifique.

- Chacun·e écrit dans le style et le nombre de signes qui lui convient ; il n’y a pas de norme définie ici pour une écriture critique.

- Les Salves ne sont pas produites pour promouvoir les spectacles et sont en conséquence publiées environ un mois après nos passages dans les salles.

- Chaque salvien·ne écrit son texte et se fait relire et éditer par un·e autre salvien·ne, puis retravaille son texte. Ces binômes changent à chaque Salve.

- Les échanges avec les artistes suite à une Salve sont courants et vivement souhaités. Ils ont lieu le plus souvent dans l'intimité d'un échange par mail ou d'une rencontre privée, mais rien n'empêche d'imaginer toute autre chose.

La Maison du Spectacle - La Bellone ASBL est soutenue par:

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Graphisme et développement :

Alice Cadillon et Loraine Furter