La Bellone

RENCONTRE

(Be)au Travail !

22/02/2017
17:00 > 19:00
Visuel © Vincent Thomasset


A venir tout prochainement au Théâtre 140, et on s’en réjouit : Les lettres de non-motivation de Julien Prévieux, mises en scène par Vincent Thomasset avec la Compagnie Laars & Co. Précisément du 21 au 23 février. A La Bellone, nous avions à cœur d’ouvrir la boîte de Pandore et de décrypter ce qui se niche dans  l’absurdité de notre relation à l’emploi épinglée subtilement dans ces lettres. D’offrir aux spectateur·rice·s un moment d’introduction ou d’écho, en tout cas de réflexion autour du spectacle. Nous avons donc invité, le jeudi 22 février, le philosophe Pascal Chabot a être en dialogue avec Vincent Thomasset pour affronter les enjeux du travail aujourd’hui, qu’ils soient vécus à une échelle individuelle ou plus collective. 

La rencontre sera menée par Sylvie Martin-Lahmani, co-directrice de la publication Alternatives théâtrales et qui a participé au numéro 94-95 sur la « représentation du travail et le travail théâtral ». Comment se conçoit, s’écrit et se représente le travail au plateau ? Quelles recherches, démarches esthétiques et expérimentations lui sont associées ? L’expérience du non-sens peut-elle motiver une réorientation vers un rapport au monde plus sensé ? Points de vue croisés sur la valeur accordée au labeur bienvenus.

Après des études littéraires à Grenoble, Vincent Thomasset cumule plusieurs petits boulots puis travaille en tant qu’interprète avec différents metteurs en scène dont Pascal Rambert. En 2007, il intègre la formation Ex.e.r.ce (Centre Chorégraphique National de Montpellier), point de départ de trois années de recherches. Dans un premier temps, il travaille essentiellement in situ, dans une économie de moyens permettant d’échapper, en partie, aux contraintes économiques. Il accumule différents matériaux et problématiques à la fois littéraires, chorégraphiques et plastiques, lors de performances en public. Il écrit alors un texte qu’il utilise à différentes reprises, dont le titre, à lui seul, résume la démarche de cette période : Topographie des Forces en Présence. Depuis 2011, il produit des formes reproductibles en créant notamment une série de spectacles intitulée La Suite dont les deux premiers épisodes (Sus à la bibliothèque ! et Les Protragronistes) ont été créés au Théâtre de Vanves dans le cadre du festival Artdanthé. En 2013, création de Bodies in the Cellar, puis Médail Décor en 2014, troisième épisode de la série. En 2015, il crée une adaptation pour la scène des Lettres de non-motivation de Julien Prévieux, créée au festival La Bâtie (Genève) puis reprise au Festival d’Automne à Paris, dans lequel il reprend également La Suite (Sus à la bibliothèque ! + Les Protragronistes + Médail Décor) au Centre Georges Pompidou.

Pascal Chabot est philosophe et enseigne à l’Ihecs (Bruxelles). Il est l’auteur de La philosophie de Simondon et, aux Puf, d’Après le progrès, des Sept stades de la philosophie, de Global Burn-out, de l’Age des transitions et de ChatBot le Robot. Il a participé à la réalisation des films Simondon du désert de François Lagarde et de Burning out. Dans le ventre de l’hôpital de Jérôme le Maire.

Lettres de non-motivation
Compagnie Laars& Co/ Vincent Thomasset (Suisse, France)

Humour absurde, on adore
De 2000 à 2007, l’artiste plasticien Julien Prévieux répond négativement à des offres d’emploi. Ces lettres, mais aussi les annonces et les réponses qu’il a reçues, seront toutes exposées dans une galerie d’art avant d’être éditées sous la forme d’un recueil.
Vincent Thomasset tombe sur ce dernier et décide de porter à la scène ces savoureuses lettres de non-motivation.
Ce spectacle est jubilatoire et libérateur. Nous avons tou·te·s été confronté·e·s à ce pénible devoir où il faut peser chaque mot, être structuré et convaincant·e et où nous sommes subitement tou·te s dynamiques et créatif·ve·s mais très rigoureux·euses.
Des lettres qui mettent à jour ce monde clivant de l’emploi en démontant par l’absurde les codes à respecter pour entrer dans le moule imposé par la société. Cinq comédien·ne·s incarnent un panel de personnages où chacun·e semble être sa propre caricature. C’est intelligent, pertinent mais surtout, ce spectacle provoque le rire et le plaisir.