La Bellone

HALF & HALF CLOSER

Julie Gouju

25/06/2020
12:30 > 13:30
Visuel © Alexandre Rodtchenko


Lors d’un Half & Half Closer, nous revenons sur les préoccupations qu’un·e artiste a mises au travail à l’occasion de sa résidence à La Bellone. « Half & Half » comme deux fois trente minutes, une rencontre publique en deux temps. Une première demi-heure d’entretien dans l’espace de travail,  conduit et enregistré par l’équipe de la Bellone puis ré-écoutable sur la Compile audio. Une seconde demi-heure au Bellone café du 46 rue de Flandre pour une rencontre informelle avec l’artiste autour d’un half-en-half, closer…

Comment mettre en scène la chute ? Comment écrire l’acte de chuter ? C’est autour de ces questions que je souhaite organiser mon travail d’écriture pour cette résidence conjointe entre La Bellone et le Centre des Écritures Dramatiques WB. J’y écrirai le texte de ma prochaine pièce Le grand saut (titre provisoire). J’écrirai ce texte pour la danseuse que je suis. Le texte prendra la forme d’un monologue, destiné à être dit et incorporé, parlé et dansé. Il poursuit la recherche d’une écriture matérielle, chorégraphique, vivante et orale, une partition à dire et à interpréter corporellement.

 

Partir d’un saut. Imaginer sa trajectoire, ses sensations et la transformation de ses états. La descente est lente, interminable, grisante. Celle qui chute n’en finit pas de tomber. Il se pourrait qu’elle vole. Je souhaite décrire cette action unique : une descente de dix ou peut-être quinze secondes au total. Plongé au cœur du mouvement, il n’y a ni passé, ni futur, le présent s’étale. Au fur et à mesure que la chute progresse, la psyché s’altère, s’abandonne, délire. À l’approche du sol, au seuil d’un autre espace, corps et psyché entrent dans une transe légère, joyeuse et terrifiante. Décrire ce saut, c’est en quelque sorte écrire cette dernière danse.

 

Comment écrire l’action ? Je souhaite travailler une écriture physique qui dit : l’absence de poids, la densité de l’air, la perte des repères, la sensation du vide, la joie de l’abandon, la terre qui se rapproche, la fusion avec les éléments, etc. Le texte de cette pièce est donc le déploiement d’un geste, dans sa puissance et sa radicalité. Une écriture qui puisse dire les micros changements qui ont lieu dans le corps, l’appréhension d’un environnement, les altérations de la conscience.

Ce projet poursuit la recherche d’une écriture matérielle, chorégraphique, entamée dans mes précédentes pièces. Entre peinture impressionniste et expérience phénoménologique, je cherche une écriture qui fasse surgir les détails, les couleurs, et les sensations de ce phénomène qu’est la chute.

Durant cette toute première résidence, je chercherai la cohérence entre le texte et son incorporation au plateau. J’écrirai en pensant à la danse, et au travail du corps sur scène. Pour cette pièce, j’envisage une écriture au service de la danse. J’imagine une écriture poétique, non linéaire, une écriture avec des trous, qui laisse de l’espace pour l’interprétation scénique.

 

Le Travail de Julie Gouju explore la dimension chorégraphique du langage : j’écris des textes à danser, à interpréter, vocalement et corporellement. Le geste et la voix cherchent ainsi à éveiller différents sens et niveaux de réception, pour esquisser d’autres formes d’expression.

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