La Bellone

HALF & HALF CLOSER

Maria Kakogianni

1/02/2024
12:30 > 13:30
Visuel © Leslie Fernadez


Lors d’un Half & Half Closer, nous revenons sur les préoccupations qu’un·e artiste a mises au travail à l’occasion de sa résidence  à La Bellone. Il y a un Half & Half Closer organisé au terme de toutes les résidences. « Half & Half » comme deux fois trente minutes, une rencontre publique en deux temps. Une première demi-heure d’entretien dans l’espace de travail, conduit et enregistré par l’équipe de La Bellone puis ré-écoutable sur la Compile audio. Une seconde demi-heure, Closer, au Bellone Café du 46 rue de Flandre pour une rencontre informelle avec l’artiste autour d’un vrai half-en-half.

 

- « Puis-je n’être pas moi ? En étant moi, puis-je faire autrement que moi ? »

C’est ainsi que Jacques le Fataliste questionnait l’Anarchie lors d’une de ces soirées au pain noir et à la bière tiède. Tous les deux ne semblaient pas avoir un grand appétit pour l’histoire. Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Où allaient-ils ? Est-ce que l’on sait où on va ?

- « L’haleine du Monde sent mauvais »

Aujourd’hui, nous semblons très souvent à la fois « hypersensibles» et « anesthésiés ».  Nos corps semblent surréagir à la poussière, au pollen, à des minuscules presque rien, et demeurent parfois anesthésiés devant les Grands Sujets de l’actualité. Tout ce qui demande moins de voir clair que d’agir. A côté du lavage de cerveaux, qu’en est-il d’un certain lavage d’émotions ?

Lorsqu’Aristote introduit sa catharsis, il la range comme un phénomène à la fois médical et moral : un enchainement efficace amenant à une décharge, capable de soulager. On pourrait dire que quand une dramaturgie fonctionne quelque chose est suscité dans le corps et mobilise une raison sensible. Comment quelque chose nous touche « trop » ou « pas assez » ? Qu’en est-il d’un certain phalogocetrisme dramaturgique ? Celle d’un point culminant? Et qu’en est-il des dramaturgies en reste ? Celles d’une histoire qui n’avance pas, d’un dénouement qui n’arrive pas, ou alors d’une progression faite de digressions et d’ellipses. Dans ce dialogue, on invitera Anarchia, et peut-être un plaisir conjugué au féminin qui trace des écarts par rapport au Grand Soir.

Maria Kakogianni est née à Athènes. Philosophe de formation, dramaturge par amitié, et travailleuse du texte par conviction, elle aime multiplier les formats d’écriture et de mise en partage. Elle propose régulièrement des ateliers et des séminaires dans différentes universités, des institutions artistiques, et des tiers-lieux. Parmi ses publications on trouve : Printemps précaires des peuples (éditions Divergences, 2017), avec les dessins de Satya Chatillon ; Ivre décor (éditions Hippocampe, 2020) ; Surgeons et autres pousses (éditions  Excès, 2022), en collaboration avec Marie Rouzin et Amalia Ramanankirahina. En 2023, elle a écrit « Iphigénie à Kos », mise en lecture sur scène avec Chantal Raffanel, Kala Neza, et Vincent Gueillet (création Isle 80).