Module dramaturgique Danae Theodoridou
Objectifs spécifiques des séminaires
Plus qu'à une histoire ou à une théorisation de la dramaturgie, les participant.es sont ici invité.es à saisir, cerner et pratiquer la dramaturgie en s'essayant à la fois à dresser une cartographie des pratiques dramaturgiques et à pouvoir s'y situer. Il s'agit ainsi non pas de définir une pratique qui, en tant que telle, sort du cadre définitionnel puisqu'elle n'a pas de « fins » et de contours fixes et figés – ceux-ci bougent selon les modalités d'activation dramaturgique (au plateau, en institution, dans la conception de dispositifs divers...) – mais plutôt de proposer une méthode de double singularisation : singulariser ce qui fait, aujourd'hui, le paysage dramaturgique et ainsi voir apparaître, pour chacun.e, ce qui singularise sa propre méthode de faire. À partir de là s'entame un chemin d'étude situé, le long duquel le/la participant.e peut davantage reconnaître la spécificité de sa méthode, de ses outils mais aussi, par-là, expérimenter d'autres manières d'en faire usage ou de les affiner en regard des spécificités des autres.
Les séminaires : 4 correspondants à des activations de la dramaturgie aujourd’hui.
Orientation : partage de savoir et mise en expérimentation. Partir d’une problématique à laquelle le ou la praticienne invité·e fait face et ouvrir cette recherche ou réflexion plutôt que de faire une présentation d’un savoir. Mise au travail et mise en partage plutôt que d’une formation académique.
Chaque séminaire, étendu sur une semaine implique :
-L'intervention d'un·e praticien·e dramaturge, choisi·e et invité·e en ce qu'il, elle active l'une des modalités spécifiques de cette activité et peut ainsi en dresser les enjeux singuliers auprès des participant·es.
-Il s'agit aussi, pour chaque intervenant·e, de pouvoir mettre en partage des outils, des protocoles de recherche et d'écriture ou encore de proposer des situations permettant l'application de ce type-là de dramaturgie.
Chaque module incarne ainsi, à l'échelle concentrée d'une semaine, l'esprit général et transversal du programme « Pratiques dramaturgiques » : une circularité entre exposé et pratiques, entre parole de l'un·e et ressaisie collective, partagée de questionnements et expérimentations. Il s'agit de se mettre, au sein d'un espace de recherche et création artistique, en état « d'étude », c'est-à-dire d'alliance entre « enquête » et « application » (cf. étymologie du mot).
Les modules seront donc toujours structurés en au moins deux temps : un temps « à la table » dans lequel le groupe est rassemblé pour se mettre à l'écoute et à la discussion d'une question, d'une problématique ; un temps d'expérimentation qui peut conduire les participant·es à un travail propre d'écriture, à une fréquentation d'une réalisation de plateau ou encore à la visite d'un autre lieu artistique ou un autre contexte selon le type de « dramaturge » qui intervient sur chaque module.
Quatrième module avec Danae Theodoridou du 22 avril au 26 avril
Avec la complicité et la coproduction du Cifas
Ce séminaire sera tenu en anglais exclusivement.
Public Space Dramaturgy
In this workshop, dramaturgy will be treated as the (political) practice of ‘working on actions’ (Georgelou, Protopapa, Theodoridou, 2017) that relates closely to the sociopolitical environments wherein our work is taking place. In its frame, we will explore dramaturgies able to (re)construct public space but also ‘public time’ (Castoriadis, 1997) through performance.
Performance theorist Rebecca Schneider, defines politics as a primarily performative practice, closely related to the forms that the body takes in front of others in public space. As she writes, politics is the act of “appearing to others as others appear [to me]”. Such understanding denotes the fundamental relationship between performance and politics. Drawing on Schneider’s ideas, particular focus of the workshop will be the visual forms of the ‘public body’ and the relation between dramaturgy, audience participation and political emancipation. If indeed, performance today should operate as an act of ‘public_ing’ (Theodoridou, 2022), namely as a frame for constructing publicness anew providing alternatives to capitalism, how could we -as makers and/or dramaturgs- use and position the body in public contexts, in order to achieve such aim? How might such embodied positioning contribute to the empowerment of democratic exchange; And how can public spaces be returned to citizens through such practices?
Through sharing and experimenting with concrete examples, tasks and processes we will examine forms and operations of the ‘public body’, as well as the conditions under which art can create communities able to question established social configurations and power relations. Moving beyond divisions between theory and practice, the dramaturgical here will be approached through specific principles of work, as they arise from within enquiry-led artistic processes of questioning, speaking, writing, reading and debating. Participants will be asked to either bring in the workshop specific projects they are working on, and/or design prototypes for possible interventions that could create public space.
Danae Theodoridou is a performance maker and researcher based in Brussels. She completed her practice-led PhD on contemporary dramaturgy in Roehampton University in London (2013). Her artistic research focuses on social imaginaries, the practice of democracy and the way that art contributes to the emergence of socio-political alternatives. She teaches in Fontys Academy of the Arts (NL), curates practice-led research projects, and presents and publishes her work internationally. She is the co-author of The Practice of Dramaturgy: Working on Actions in Performance (Valiz, 2017) and the author of PUBLICING: Practising Democracy Through Performance (Nissos, 2022). www.danaetheodoridou.com