La Bellone

RÉSIDENCE / DRAMATURGIE

Fort réconfort

14 > 26/11/2022
Visuel © Noémie Touly

J’ai grandi avec une mère écologiste engagée, dans une maison où les mots « crise climatique », « empreinte carbone » et « extinction des espèces » étaient prononcés plus souvent que « avoir de bonnes notes », « finir son assiette » ou « planifier les vacances »,...
L'éco-anxiété (ou 'solastalgie') est un état familier. La crise climatique me met dans un état de sidération. Envahie d’une tristesse profonde et paralysante. Seule et impuissante.
L’effondrement est en cours, autour de – mais aussi dans mon corps.

Fort réconfort, c'est une recherche au long cours, un work in progress, une création hors format. 

Fort réconfort, ce sont des ateliers-rencontres ponctuels, d'un jour et demi, avec une douzaine de participant·e·s à la fois : un espace-temps où agréger les solitudes, déplier les émotions, mettre au point des rituels. 

Fort réconfort c'est, enfin, une performance immersive, déployée sur un après-midi : un moment collectif où puiser de l'énergie et se réapprovisionner pour l’action.

 

Travailleuse culturelle multi-casquette, Lorette Moreau est porteuse de projet au sein de L’amicale et la Wander structure. Pour définir sa pratique, elle utilise volontiers le terme theatermaker (fabricante de spectacles, en néerlandais). Ze is geen tweetalig mais elle a grandi dans les années nonante à Bruxelles et connaît les prénoms de tous les enfants du roi Philippe. 

En marge de ses propres créations artistiques, elle est renvoyeuse de balles sur des projets portés par d’autres artistes (Antoine Defoort et Julien Fournet entre autres), elle enseigne à ARTS² (séminaire Le travail de spectateurice avec Céline Estenne) et elle facilite régulièrement des ateliers avec les outils de l’intelligence collective. 

Parmi ses thèmes de prédilection, on trouve l’écologie, le genre, toutes les questions MÉTA, la MÉTHODO et les MODALITÉS.

Son premier spectacle, Cataclop enzovoorts, est créé à la Balsamine en 2016 après un long temps d'expérimentation dans le cadre des Laboréales. Au départ d’une étude sur les publics des arts de la scène à Bruxelles, elle conçoit une performance méta-théâtrale axée sur les attentes des spectateurices quand iels se rendent au théâtre. Au printemps 2019, elle crée le spectacle ({:}) qui remporte le prix coup de cœur du Jury Jeunes au Festival Emulation (Théâtre de Liège). Cette exploration de la vulve comme un paysage est ensuite présentée à la Balsamine dans le cadre du Festival XX Time en 2020, et fait l'objet de plusieurs petites formes "spin off" présentées dans des festivals courant 2021.
Sa création suivante On va bâtir une île et élever des palmiers, co-écrite avec Axel Cornil, est présentée en septembre 2021 au Théâtre de la Vie à Bruxelles. Bâtie comme une fiction apocalyptique, la pièce questionne les modalités de la vie collective dans le contexte de l’effondrement des écosystèmes.

En 2020, Lorette Moreau pose les premiers jalons de son projet Fort réconfort : poursuite d’un travail de fond sur l’engagement écologique et son impact sur les émotions, les affects et les relations.

Par le passé, elle a collaboré longuement avec Anne Thuot (Histoires pour faire des cauchemars, J’ai enduré vos discours et j’ai l’oreille en feu et Wild) et travaillé dans l'organisation de plusieurs festivals (Kunstenfestivaldesarts, Festival d'Avignon, SIGNAL). 

Au sein de L’amicale, elle a pris part à la création de Amis, il faut faire une pause (Julien Fournet, 2021) et de Elles vivent (Antoine Defoort, 2021).
Elle y co-élabore également plusieurs ateliers et événements hybrides principalement axés sur la mise en partage de méthodes de travail et l’élaboration de dispositifs d’entraide artistique (notamment "On le fait" à la Bellone au printemps 2022).
Elle poursuit par ailleurs, depuis son premier projet, une recherche transversale sur l’expérience sensible et politique des spectateurices.