Comment les langues et les cultures bâtissent-elles nos représentations du monde ?
Comment se construire sur les fondations de plusieurs langues et cultures, plusieurs sources de représentations du même monde ?
Est-ce le même monde ?
À travers cette autofiction, j'explore les questions et les glissements que soulèvent la rencontre entre plusieurs langues et cultures sur l'échafaudage de son intime.
Puiser des réponses et avant tout des questions, depuis mes deux langues sources : le français et le japonais – et surtout, ce qui se passe entre.
De Google Translate aux silences familiaux Des erreurs syntaxiques aux cœurs scindés.
Ce projet existe depuis 2022, étant au départ une suite de textes poétiques existant sur une page aux allures de site de traduction numérique - constituant mon mémoire de l'ERG.
Depuis 2024, je suis en réécriture du corps poétique, et commence à expérimenter et penser le projet de manière scénique. Comme sur le format de départ, la musique et le son ont une place dans le récit et j'aspire à introduire le corps dans cette narration également.
La résidence à La Bellone est pensée comme une étape de travail au niveau de la réécriture du texte et de la dramaturgie.
egutchi est un artiste d'origines japonaise et sénégalaise
né en France en 1997 et basé à Bruxelles depuis 2017.
Poésie de l'intime et étude de l'entre deux, ode à l'hybridation culturelle nourrie par ses identités raciales, culturelles et queer. Pratiques polyvalentes, principalement écriture et musique.
Tracer les motifs du sensible comme une invitation aux paysages ambigus.
À travers ses expérimentations, egutchi tente de construire des ponts qui se dessinent comme des relations. De son corps sur le regard blanc, de sa langue natale à son autre langue natale. De ses amours croisés. De la transition d'une culture à une autre, à encore une autre et encore, celle de son silence à sa parole, et aussi de son genre. Des éclats de son enfance, aux reflets de ses fantasmes.
État des lieux entre nostalgie et désillusions, et d'autres dynamiques relationnelles qui se traduisent comme des histoires d'amour.
Durant ses années d'études (master à l'ERG 2017-2022), sa pratique artistique s'est déplacée du dessin pratiqué depuis l'enfance, au son, à la musique, l'écriture et la performance. Toujours en envisageant les choses comme des motifs qui se font écho les uns aux autres, à la manière d'un langage.
La question du langage dessine les contours de sa pratique. Langage pas uniquement comme linguistique, mais surtout comme signe, répétition, série, voix, boucle, partition, motif (electronic pop ou nœuds dans la tête). Penser la langue comme système de mouvement et de cartographie. Fuir Paris. Sauvegarder l'usage du japonais en le chantant, à la mémoire des moustiques de ces 15 étés au Japon. Réparer le chantier qu'est un cœur en itinérance.
egutchi se nourrit de doubles perspectives dans son rapport à la pratique artistique également - en étant acteur de création comme acteur dans l'événementiel (programmation artistique) et en étant autant habité par des projets qu'il porte seul que des collaborations (texte ou musique pour performance, poésie, danse).
Déplacement comme terrain d'apprentissage et acte d'autoréparation.