La Bellone

RÉSIDENCE / DRAMATURGIE

Koulounisation

14 > 26/06/2021

« Les mots peuvent être comme de minuscules doses d'arsenic : on les avale sans y prendre garde, elles semblent ne faire aucun effet, et voilà qu'après quelque temps l'effet toxique se fait sentir. »

Victor Klemperer

 

En juillet 2018 j'étais dans une librairie à Alger. Je cherchais le rayon « Guerre d’Algérie », sans succès. Sur le point d’abandonner, j'ai fini par interroger la libraire qui m'a répondu : « Tous les ouvrages sur la Guerre d’Algérie se trouvent au rayon Révolution.»

Guerre ou révolution ?

Depuis je mène l'enquête et j'essaie de combler mon ignorance. Ignorance non pas de l’histoire, mais ignorance de la sémantique et de l’idéologie qu’elle véhicule.

Comment révéler au plateau l’influence insidieuse, toujours présente, du colonialisme sur la langue ?

 

Pour ce projet, je cherche à confronter la singularité d’une recherche théorique très documentée - nourrie d’interviews réalisées en Belgique, en France et en Algérie, à une écriture scénique plus collective. Je serai accompagné par Adeline Rosenstein en dramaturgie et le travail au plateau inclura également Delphine de Baere et Clement Papachristou.

Salim Djaferi est diplômé de l’ESACT (Conservatoire Royale de Liège) en 2015. Après avoir occupé le Théâtre de la Place laissé vide, il fonde à sa sortie d’école, le collectif éphémère Vlard et participe à la création d’Almanach, spectacle créé in situ en lieu occupé et qui sera présenté au Festival Emulation 2017.

Habitué à mêler le travail d’interprète à celui d’interprète-auteur dans diverses mises en scènes, Salim porte un grand intérêt pour le théâtre documentaire.

Utilisant diverses sources et matériaux, il a notamment travaillé avec Sanja Mitrovic (Do you still love me?), Elena Dorassiotto et Benoît Piret (Des Caravelles et de Batailles), et collabore régulièrement avec Clément Papachristou et Adeline Rosenstein. Son premier travail personnel prenait comme point de départ une longue collecte de témoignages et de tapis de prière musulmans auprès de pratiquants en Belgique et au Maroc. Cette recherche a donné lieu à la performance et l’installation Sajada/Le lien présentée aux Halles de Schaerbeek, à La Bellone, et la Maison Denis Masson (Marrakech).