Une conversation de cuisine dans un laboratoire clandestin : elle opère de la chimie en direct, il aimerait changer de vie. Iles réalisent qu’iles ont commis une erreur de dosage, un empoisonnement de leur clientèle, dont les conséquences peuvent accélérer leur reconversion.

Producteur.ice et vendeur.euse, toujours abreuvé.es, iles vont loin, leurs récepteurs s’habituent. Elle croit en un équilibre perdu, une toxicité diffuse et globale. Elle compense par une auto-régulation chimique précise et continue. Lui, aime tout siphonner.

Détaché.es, accéléré.es, habitué.es à l’effusion et à la satisfaction du plaisir immédiat, iles trouvent que le monde leur ressemble. Peu de frugalité choisie. Neuroadapté.es à l’abondance, si on s’arrête, on fait quoi ?

Anne Corté est autrice et performeuse. Elle fabrique des spectacles comme on prépare des surprises. Elle commence la performance par des collages sociologiques baroques et sportifs à l’école des beaux-arts de Marseille puis produit son premier spectacle en 2011, une partition de passants, le début d’une série expérientielle où la place du spectateur est partie intégrante du sujet de la pièce. S’en suit une réaction en chaine verticale d’ouvriers cordistes, un duo avec un dindon vivant, une centaine de performances de poétesse jackass, un bal de fantôme où une partie des spectateurs est invitée sur scène à expérimenter la mort. Puis vient Autokèn, texte lauréat de l’aide à la création d’ARTCENA en 2019, présenté au Festival actoral19 dans le cadre de l’Objet des mots, en partenariat avec la Sacd et créé en version plateau dans le cadre du Festival actoral21. Ses spectacles ont en commun une fascination pour les multiples qui constituent le réel et un certain type d’humour, entre malaise et tendresse.