La Bellone

RÉSIDENCE / COMPLICES

Sirène

2 > 14/02/2026

“Mauvaises nouvelles on t’appelle,

 est-ce que tu sais ce que ça fait que de perdre ta personne préférée ?

 J’ai noyé ma peine avec une sirène.”

 — Apocalypse Sitcom, Lala &ce

 

Ces mots résonnent comme un point de départ. « Sirène » explore comment raconter nos histoires sans tomber dans les clichés, comment trouver sa voix quand nos corps sont sans cesse politisés ou érotisés à notre insu. Inspirée du mythe de la sirène, fascinante, non conforme, moitié humaine moitié animal. J’interroge cette voix qu’on juge dangereuse, cette puissance rendue suspecte.

Je cherche l’angle juste pour raconter la perte, la colère, et la résistance face à l’impuissance administrative et sociale. « Sirène » devient un espace de transformation : une manière de questionner ce que c’est qu’exister entre plusieurs mondes.

 

C’est une tentative de créer un troisième chemin.

 

SYNOPSIS: 

« Mauvaises nouvelles on t’appelle, est-ce que tu sais ce que ça fait que de perdre ta personne préférée? j’ai noyé ma peine avec une sirène »

Apocalypse sitcom - lala &ce

Être à la fois fascinant, érotiséex, non-conforme, à

moitié animal. Considéréex comme un danger par

les hommes car au seul son de sa voix, cet être les

amène dans les profondeurs des océans.

C'est aussi l'histoire de celleux dont la voix est un

pouvoir rendu dangereux par la société, dressant un

miroir des atrocités coloniales et des abus

historiques.

 

NOTE D’INTENTION

 

Comment se raconter et raconter les histoires de

personnes raciséex sans tomber dans les clichés qui

nous affectent?

Comment trouver sa voix lorsque nos corps sont

politisés, érotisés à notre insu. C’est en étant coincé

dans un entre-deux, ni vraiment ici, ni vraiment là-bas

que naît Sirène, une tentative de créer un troisième

chemin.

Aujourd’hui il est question de colère face à l’impuissance

d’exister dans une société sans le bon papier.

L’angle est encore en laboratoire de travail autant que le

langage. Je peux déjà dire qu’il se concentre sur le

parcours administratif. On recherche quelles sont les

résistances systémiques face à l’intégration et les

différents outils en notre possession pour aller mieux.

Comment se retranscrit cette résilience ?

La création de Sirène est un moyen pour rêver un

endroit où nos identités seraient pleinement acceptées

sans devoir faire des compromis.

 

Cette histoire n’est pas forcément la plus répandue, ou

du moins la plus vue, entendue car je ne suis pas

l’archétype de ce qui est vu dans les médias de masse.

Mais quand, finalement, même après « l’intégration » sur

plusieurs générations de la famille, je me retrouve à avoir

ce parcours - comme une épreuve sans fin de la couleur

non blanche.

 

Cet événement me rappelle sans cesse cette question à

laquelle on sent comme une obligation de répondre,

encore aujourd’hui en 2025 : D’où tu viens ?

Sirène, coincée dans le bassin des idées fascistes de

l’occident. L’administratif, au final, n’est qu’un catalyseur

des problématiques plus complexes…

 

Gémi Diallo est actrice, danseuse et autrice.

Elle fait ses débuts au cinéma en 2013 dans « Qui Vive », premier long métrage de Marianne Tardieu, aux côtés de Reda Kateb et Adèle Exarchopoulos. Cette première expérience confirme son envie d’approfondir le jeu et de faire du cinéma un espace d’expression et de réflexion.

Après des études en communication à Nantes, elle se forme au théâtre et au cinéma à l’École Aberratio à Paris, puis travaille avec différents réalisateurices et coachs dont Houda Benyamina (Divines) et Jack Waltzer (Actor’s Studio). Elle poursuit en parallèle sa pratique de la danse en Jazz et de la pole dance, qu’elle enseigne pendant quelques années à Paris. 

Elle joue dans plusieurs courts et longs métrages. En 2018, elle obtient son premier rôle principal dans « Le Bout de piste » de Sophie Thouvenin, (prix du public au Brooklyn Film Festival). L’année suivante, elle découvre le monde de la production avec « Croc-Mou » de Sullivan Damascène. En 2020, son interprétation dans « Contre le silence » de Mélissandre Carrasco lui vaut le prix d’interprétation au Her International film festival.

À la télévision, elle participe à « Cheyenne & Lola » (OCS), « Les Amateurs » (Disney+), « Plus Belle la Vie » (France TV) et incarne un rôle principal pour 2 saisons dans la série belge « Baraki » (RTBF, Netflix, TV5 Monde). Elle est aussi jury cette même année aux côtés de Laurent Micheli et Félix Lambot pour la 3e édition du festival de films courts au Youngfilmmakers à Bruxelles.

Au-delà du jeu, Gémi s’investit dans la transmission et l’accompagnement : professeure intervenante pour la classe prépa aux écoles nationales de théâtre au Centre culturel de Namur, assistante de diffusion au Théâtre le Rideau à Bruxelles, ou encore coordinatrice et coach scénique pour des compagnies émergentes. En 2023, elle intègre aussi le comité international de lecture du quartier des autrices et des auteurs (QD2A)

Elle travaille également dans la production, la gestion culturelle et la médiation, notamment avec des évènements en lien avec des collectifs organisés avec le Recylart ou l’atelier 210.

En 2024, elle est lauréate du trajet de réalisation Graines de Cinéaste, soutenu par Mediarte & SABAM, où elle remporte le prix du pitch de scénario. Elle développe aujourd’hui Eklala, son premier film de fiction, en collaboration avec la réalisatrice Vanessa Minacapelli.

En 2025, elle se produit dans SMOGGG, performance écrite et mise en scène par Raïssa Yowali, présentée à la Maison Poème et produite par Les Arts Urbains – un travail de scène en cours de production où s’y mêlent mouvements, textes et témoignages. 

Pour elle, le cinéma est un outil politique et poétique, un moyen d’interroger les corps, les mémoires et ce qui nous relie.