La Bellone

SÉMINAIRE

Module dramaturgique avec Alexandros Mistriotis

27 > 30/01/2020
10:00 > 17:00


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En Belgique francophone les pratiques dramaturgiques sont méconnues. Nous remarquons un vrai manque de connaissance de cette fonction quoique incontournable dans notre secteur tant au sein des lieux de diffusion qu’au sein des équipes de création. C’est pourquoi La Bellone propose un cycle de modules alliant théorie et pratique qui répondrait au besoin tant des étudiant·e·s que des praticien·ne·s autodidactes.

Plus qu'à une histoire ou à une théorisation de la dramaturgie, les participant·e·s sont ici invité·e·s à saisir, cerner et pratiquer la dramaturgie en s'essayant à la fois à dresser une cartographie des pratiques dramaturgiques et à pouvoir s'y situer. Il s'agit ainsi non pas de définir une pratique qui, en tant que telle, sort du cadre définitionnel puisqu'elle n'a pas
de « fins » et de contours fixes et figés – ceux-ci bougent selon les modalités d'activation dramaturgique (au plateau, en institution, dans la conception de dispositifs divers...) – mais plutôt de proposer une méthode de double singularisation : singulariser ce qui fait, aujourd'hui, le paysage dramaturgique et ainsi voir apparaître, pour chacun·e, ce qui singularise sa propre méthode de faire. À partir de là s'entame un chemin d'étude situé, le long duquel le/la participant·e peut davantage reconnaître la spécificité de sa méthode, de ses outils mais aussi, par-là, expérimenter d'autres manières d'en faire usage ou de les affiner en regard des spécificités des autres.

Premier Module avec Alexandros Mistriotis

Et le théâtre ? Qu'est-ce que le théâtre ?
Notre réponse devra ouvrir le champ.
Il faut résister à transformer le théâtre en quelque chose, en une reconstitution, en « théâtralité ». Il est nécessaire à chaque fois d’aboutir à nouveau à une forme et de ne pas partir de celle-ci. Comme notre humanité doit rester émergente, sans définition, le théâtre aussi existe seulement s’il peut apparaître partout, seulement s’il est une qualité de l’humain et non pas un artifice, un dispositif. Il serait impensable que les finances, les bâtiments, les équipements ou les relations publiques définissent son existence. Nous allons, donc, examiner comment on fait du théâtre là où nous sommes, sans rien. Dans la ville ou dans un théâtre, dans une maison ou dehors au milieu de nulle part. Le théâtre vu comme ça devient une expression d’un état de l’être, l’expression d’une qualité du désir, une révélation de « l'ailleurs ». Je n’ose pas, donc, dire ce que c’est le théâtre. Je peux néanmoins parler de sa source, de son lieu d’origine. De son origine dans l'Athènes antique, c'est-à-dire au pied du rocher de l'Acropole où il se déploie et existe à une époque où théâtre, poésie, philosophie ne se distinguent pas. La tragédie est un genre poétique et ceux qu'on appelle aujourd'hui « philosophes » accepteraient probablement volontiers le titre de poètes et non pas celui de philosophes qui n'existait pas alors. Et si nous retournons à ce lieu d’origine qui est un moment, le premier moment où Thespis fit et fait encore ce premier pas là de sortir du chœur, cet instant-là décisif, peut-être ici nous pouvons voir quelque chose du théâtre, quelque chose de suffisant, c'est-à-dire d'inépuisable : Le théâtre est une parole adressée. Né par le désir de distance qui naît du désir de rencontre.
Ce module va inviter ou visiter ce désir d’adresser la parole. D’abord avec des exemples précis en parlant de projets antérieurs comme des témoignages rapportés des voyageur·euse·s. Et puis nous allons investiguer ensemble l'évolution d’un projet ; on va tester les outils, les questions, les partitions et les doutes qui sont à notre disposition.

Alexandros Mistriotis a fait ses études en France à l’ESBAM (Ecole Supérieur des Beaux-Arts de Marseille). Son profil artistique est fuyant et son travail oscille entre les images et les textes, la présence et la représentation, la rigueur et l’abstraction. Les performances de ses textes font partie de son projet pour un « Théâtre de la Quiétude » et ses textes sont inscrits dans une recherche sur l’oralité contemporaine et restent, donc, non publiés. Il est souvent invité à intervenir sur des thèmes divers tels que la relation de l’art avec la société ou l’influence des narrations à notre présent commun.

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