La Bellone

11/02/2022
12:30 > 13:30
Visuel © The Friends School Students while Climbing a Radio Mast, anonymous, 1941-1950, courtesy The Palestinian Museum Digital Archive


Lors d’un Half & Half Closer, nous revenons sur les préoccupations qu’un·e artiste a mises au travail à l’occasion de sa résidence à La Bellone. Il y a un Half & Half Closer organisé au terme de toutes les résidences. « Half & Half » comme deux fois trente minutes, une rencontre publique en deux temps. Une première demi-heure d’entretien dans l’espace de travail, conduit et enregistré par l’équipe de La Bellone puis ré-écoutable sur la Compile audio. Une seconde demi-heure, Closer, au Bellone Café du 46 rue de Flandre pour une rencontre informelle avec l’artiste autour d’un vrai half-en-half.

 

La recherche intitulée « A House divided. An alternative history of Pan-Arabism » [titre provisoire] s’appuie sur le projet réalisé par Yasmina Reggad, we dreamt of utopia and we woke up screaming (« Nous rêvions d’utopie et nous nous sommes réveillés en hurlant »), et examine de plus près les possibilités de réaliser un essai académique. Le titre et le contenu de la recherche se basent sur un essai académique publié dans les années 70, lequel relate l’histoire de la radio Voice of Palestine, une émission palestinienne en exil. Cet essai particulier combine l’érudition, les éléments sonores et la dramatisation pour raconter l’histoire du projet (manqué) de panarabisme à travers l’histoire de la Voix de la Palestine.

Dans ses œuvres précédentes, Yasmina Reggad a exploré l’idée de la « performance basée sur un essai », en chorégraphiant ou en interprétant comme une alternative ou un équivalent à la rédaction d’un essai. La recherche « A House divided. An alternative history of Pan-Arabism » [titre provisoire] est l’occasion pour l’artiste de se demander dans quelle mesure une performance ou des gestes performatifs peuvent révéler l’essence d’un essai ou, conserver les textures et les qualités d’un essai, tout en produisant de nouvelles formes de traitement et de diffusion des connaissances. Par ailleurs, l’artiste se demande comment un essai – compris comme une tentative de démontrer quelque chose – pourrait devenir performatif. Intéressée par l’exploration de la position du chercheur, elle examine spécifiquement les notions de production de preuve et d’authenticité. Cette enquête fait appel à la reconstitution d’un essai en tant que stratégie artistique de traduction/transformation, et recherche la façon de dévoiler les éléments intrinsèques au processus d’écriture, du métatexte aux notes de bas de page, en passant par le travail de terrain et la bibliographie.

Yasmina Reggad est une commissaire indépendante, autrice et artiste de performance basée à Bruxelles (Belgique). Elle est diplômée d’un Master en Histoire du Moyen-Âge de La Sorbonne. Elle est co-fondatrice et actuellement curatrice de la résidence d’artistes aria (artist residency in algiers) en Algérie. Elle a précédemment travaillé à Delfina Foundation (G.-B.) et Art Dubai Projects (EAU). Yasmina Reggad est la co-commissaire du pavillon français de la 58e Biennale de Venise, représenté par l’artiste Zineb Sedira.

Ses recherches se concentrent sur le concept de futurité, mobilisent des systèmes de connaissance et modes de production artistique alternatifs, et explorent des méthodologies performatives inspirées des systèmes de notation propres à la dance et la performance.

Ces dernières années, Yasmina Reggad a développé des projets artistiques qui embrassent différents genres depuis la lecture-performance, en passant par la dance et l’intervention sonore. Cette série de performances et partitions basées sur des corpus d’archives audiovisuelles et documentaires, fonctionne comme une alternative à la pratique de l’écriture essayistique. La performance in-situ she refused to be what she was told she was (2018, The Breeder Gallery, Greece) active les œuvres sur papier de l’artiste Navine G. Khan-Dossos ; IF-THEN GOTO (2017, Art Dubai, UAE), en collaboration avec la danseuse Lana Fahmi, est une chorégraphie algorithmique composée à partir des diagrammes, instructions et archives de performances de l’artiste émirien Hassan Sharif.

Yasmina Reggad a récemment présenté les deux premiers épisodes de son dernier projet we dreamt of utopia and we woke up screaming a récemment été présenté au Kaaistudio’s (Belgique), au Jeu de Paume (France), à Tabakalera International Centre for Contemporary Culture (Espagne) et à la Biennale Warszawa (Pologne).

Yasmina Reggad est Fellow 2019-2020 du Sundance Institute Theatre Program.

Yasmina Reggad travaille également comme dramaturge et a collaboré avec la chorégraphe Ioanna Angelopoulou, le danseur-chorégraphe Trajal Harrell le l’artiste de performance Carlos Azeredo Mesquita.

En tant que curatrice, Yasmina Reggad a conçu des expositions, des projections, des performances, des programmes éducatifs et des conférences dans des institutions internationales comme CENTQUATREPARIS (France), Tate Modern (G.-B.), Institute of Contemporary Arts (G.-B.) et la biennale DJART (Algérie). Par ailleurs, elle publie régulièrement des essais sur l’art contemporain et la performance.