La Bellone

SÉMINAIRE

Module dramaturgique avec Pauline de La Boulaye

27 > 31/03/2023
10:00 > 17:00


Traces

Objectifs spécifiques des séminaires

Plus qu'à une histoire ou à une théorisation de la dramaturgie, les participant·es sont ici invité·es à saisir, cerner et pratiquer la dramaturgie en s'essayant à la fois à dresser une cartographie des pratiques dramaturgiques et à pouvoir s'y situer. Il s'agit ainsi non pas de définir une pratique qui, en tant que telle, sort du cadre définitionnel puisqu'elle n'a pas de « fins » et de contours fixes et figés – ceux-ci bougent selon les modalités d'activation dramaturgique (au plateau, en institution, dans la conception de dispositifs divers...) – mais plutôt de proposer une méthode de double singularisation : singulariser ce qui fait, aujourd'hui, le paysage dramaturgique et ainsi voir apparaître, pour chacun·e, ce qui singularise sa propre méthode de faire. À partir de là s'entame un chemin d'étude situé, le long duquel le/la participant·e peut davantage reconnaître la spécificité de sa méthode, de ses outils mais aussi, par-là, expérimenter d'autres manières d'en faire usage ou de les affiner en regard des spécificités des autres.

 

Les séminaires : 4 correspondants à des activations de la dramaturgie aujourd’hui.

 

Orientation : partage de savoir et mise en expérimentation. Partir d’une problématique à laquelle le ou la praticienne invité·e fait face et ouvrir cette recherche ou réflexion plutôt que de faire une présentation d’un savoir. Mise au travail et mise en partage plutôt que d’une formation académique.

 

Chaque séminaire, étendu sur une semaine implique :

 

-L'intervention d'un·e praticien·e dramaturge, choisi·e et invité·e en ce qu'il, elle active l'une des modalités spécifiques de cette activité et peut ainsi en dresser les enjeux singuliers auprès des participant·es.

 

-Il s'agit aussi, pour chaque intervenant·e, de pouvoir mettre en partage des outils, des protocoles de recherche et d'écriture ou encore de proposer des situations permettant l'application de ce type-là de dramaturgie.

Chaque module incarne ainsi, à l'échelle concentrée d'une semaine, l'esprit général et transversal du programme « Pratiques dramaturgiques » : une circularité entre exposé et pratiques, entre parole de l'un·e et ressaisie collective, partagée de questionnements et expérimentations. Il s'agit de se mettre, au sein d'un espace de recherche et création artistique, en état « d'étude », c'est-à-dire d'alliance entre

« enquête » et « application » (cf. étymologie du mot).

 

Les modules seront donc toujours structurées en au moins deux temps : un temps « à la table » dans lequel le groupe est rassemblé pour se mettre à l'écoute et à la discussion d'une question, d'une problématique ; un temps d'expérimentation qui peut conduire les participant·es à un travail propre d'écriture, à une fréquentation d'une réalisation de plateau ou encore à la visite d'un autre lieu artistique ou un autre contexte selon le type de « dramaturge » qui intervient sur chaque module.

 

Avec ce troisième module nous inaugurons une invitation imaginée avec le Cifas avec pour orientation

des questions autour de dramaturgie de la ville et de l’espace public.

 

Troisième module avec Pauline de La Boulaye du 27 mars au 31 mars / dramaturgies urbaines, spatiales, écologiques

avec la complicité et la coproduction du Cifas

 

Je marche ma pensée entre les mondes depuis longtemps. J’aime déplacer les choses pour les ressentir comme pour la première fois : le cirque dans les musées, les musées dans la rue, la rue dans la danse, la danse dans l'architecture, l’architecture dans les corps… Ce jeu de vases communicants est nécessaire pour déconstruire nos conditions de production culturelle - société du spectacle anesthésiant - et pour inventer des formats autres, renouant avec une certaine catharsis, l'art soutenant la vie. Nous allons explorer différents processus que j’ai pu expérimenter, la plupart du temps dehors : l’art hors-la-loi, concours d’art oratoire (2009), being urban, laboratoire pour l’art dans la ville (2015-2016), architectures ! inventaire collectif (2019-2022), l’île des liens (2020-2021), An Ideal City, microdanses & mutations urbaines (2020-2022). À grands traits, il s’agit de tisser des liens durables entre artistes, environnements, habitants, de provoquer des situations dans laquelle chacun peut devenir acteur d’un récit commun ayant un impact sur le réel, de fabriquer des dispositifs qui remettent en jeu les relations et les savoirs, de rapprocher l’écriture de l’action, de poser la question des désirs et des ressources, de démanteler tout ce qui sépare de la représentation, de déprogrammer la logique événementielle, de se souvenir de ce que veut dire « public », de déjouer les dérives de la participation, bref de créer de nouvelles conditions de productions permaculturelles. Curieuse de décortiquer ces expériences avec vous, nous les questionnerons, avant de tout déplacer.

 

Pauline de La Boulaye est diplômée en histoire contemporaine et sciences sociales (mémoire sur les origines du Centre Pompidou). Depuis 1998, elle a produit des expositions, des programmations artistiques et des missions pour des villes, des institutions culturelles, des fondations, et publié plusieurs livres. 

Critique pour la presse généraliste ou spécialisée en arts & architecture (dont Stradda, magazine de la création hors les murs), elle donne des conférences à l’Institut pour l’étude du langage plastique à Bruxelles de 2012 à 2016 et dans l’enseignement supérieur (master CARE de l'académie royale des beaux-arts & centrale for contemporary art ; le Septantecinq ; la Cambre). 

Française et Européenne, elle vit depuis 2008 à Bruxelles où elle se forme à l'art du mouvement, alliant savoirs et corps sensibles (danza duende, art life process). Cela ancre sa pratique curatoriale dans des projets de terrain, activateurs de liens entre habitant·es, arts et territoires. Elle a récemment co-dirigé deux volumes scientifiques fondés sur des processus d’action-recherche participative, en collaboration avec des artistes, des architectes, des institutions, des associations : Being Urban, pour l’art dans la ville Iselp – cfc éditions 2016 ; Inventaires #3 inventaire collectif d'architectures éditions Fédération Wallonie-Bruxelles - Cellule archi 2020. 

Elle participe régulièrement à des jurys (master d'art en espace public, prix d'architecture) et conseille un comité d'art urbain ainsi qu'une commission transversale de la culture en Belgique (tiers lieux, coopération culturelle, économie participative et circulaire). 

En 2022, elle est dramaturge urbaine pour le projet européen An Ideal City, microdanses & mutations urbaines, coproduction entre les Halles de Schaerbeek, l'Opéra d'Athènes et la Fondation italienne pour la danse Aterballetto.

 

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