Six ateliers d’arpentage proposés par le Centre des Arts scéniques facilités par Castillo
3/6 « Cette évidente et bruyante ingouvernabilité » : Comment quittons-nous ?
« Nous discutons et déposons nos réflexions dans ce texte où nous abordons les fins, les ruptures communautaires et les souffrances qui vont avec ». C’est le début de l’essai Comment quittons-nous ? écrit en 2023 par Héloïse et Margot, deux militantes transpédébigouiones et féministes qui vivent à Bruxelles. Nous allons travailler sur cet essai dans notre prochain atelier avec une méthodologie de lecture collective d’arpentage, issue de l'éducation populaire. L’atelier nous invite à nous questionner sur comment nous nous organisons, nous quittons, nous finissions… nos projets sur scène à l’aide de la question : Quelles sortes de dramaturgies dégoulinent de notre ingouvernabilité ?
L'automne dernier, j’ai commencé cette série d’ateliers pour nous interroger sur des stratégies pour se saisir de l’ingouvernabilité comme une méthodologie transpédébigouine qui s’oppose à la durabilité et la stabilité aux côtés de la dissolution, la transition et la transmission. Nous avons échangé sur la réduction de risques comme paradigme politique contre la punition et la pathologisation. Nous avons aussi échangé sur https://arts-sceniques.be/rencontre/2-6-arpentage-par-castillo-sur-el-amor-es-heterosexual-et-el-publico/l’amour, ses discours et ses pratiques, et sur les politiques d’accès au couple en lien avec des intersections d’oppressions.
En automne, aussi, je parlais d’ingouvernabilité au théâtre VIERNULVIER à Gand avec « Des assemblées en Belgique autour des Sidas, des archives et des arts » : « La durabilité, que je vous propose pour aujourd’hui de regarder comme un opposé de la dissolution, est un privilège. La durabilité est une fiction dans laquelle seul un petit groupe de personnes cis hétéro blanches peut vivre. Nous, transpédébigouines, sommes des expert·exs en fins, en dissolutions, en transitions et en transmissions. Nous sommes des expert·exs parce que nous sommes confronté·exs à beaucoup de morts, de fins, de pertes de personnes, de fermetures de squats, de pertes de logements… Et parce que cette expertise n’est pas individuelle, parce que cette expertise est quelque chose qui se construit collectivement, nous vous invitons ici pour partager des outils pour deuiller, se dissoudre… Alors, bienvenu·exs. »
Bienvenu·exs à ce prochain atelier pour échanger, aux côtés de Comment quittons-nous ? sur quelles stratégies pouvons-nous mettre en place pour traverser des fins, des ruptures…sur scène, dans le travail, dans nos engagements militants…
Pour finir la journée, Héloïse et Margot nous rejoindront. Elles nous parleront de « quitter » et de « réparer » avec les langages et les outils de l’astrologie et de l’abolitionnisme de la police et la prison, en compagnie du livre En attendant qu’on se libère (2023) de Mariame Kaba et avec une lecture de tarot.
Accessibilité : Le nombre maximum de participant·es est 21. Les deux tiers des places sont réservés aux membres du Centre des Arts scéniques. L’atelier se déroulera en français. Une pause pour le déjeuner est prévue. La salle dédiée à cet atelier est accessible en chaise roulante.
Inscriptions : Envoie un courriel à rencontres@arts-sceniques.be précisant si tu es membre ou pas du Centre des Arts scéniques.
Castillo : Je suis artiste et chercheur en arts. Mon art consiste à organiser et accueillir des assemblées, performer et écrire. Mon travail pose des questions se trouvant aux croisements entre les arts et la santé communautaire transpédébigouine. Depuis 2020, je mène une recherche qui expérimente l’assemblée comme méthodologie ; cette recherche a débuté avec la complicité de l’erg : école de recherche graphique et avec le soutien du Fonds de Recherche en Art, et se poursuit aujourd’hui. À Bruxelles, je fais partie de l’initiative artistique queer Buenos Tiempos, Int. et du groupe de recherche « Des assemblées en Belgique autour des Sidas, des archives et des arts ». En 2024-25, aussi en Belgique, j’enseigne dans le Master en Pratiques éditoriales à l’Académie royale des Beaux-Arts et je facilite des ateliers pour le Centre des Arts scéniques à La Bellone. En Espagne, je participe au groupe de recherche d’activisme pour l’abolition de la psychiatrie « Art brut, bruta tu ». Je suis né en Castille-La Manche et je vis à Bruxelles.
Héloïse : Je suis astrologue, interprète des tarots, narratrice ou gémeaux. Au compteur, quelques années d’histoires dans les bulles queer et féministes.
Margot : J’ai 33 ans, je suis militante queer, j’ai fait pas mal de boulots sociaux communautaires ces dernières années. J’ai aussi beaucoup réfléchi aux conflits intragroupes à travers formations, travaux, lectures et médiations.