Depuis quelque temps, je fais l’objet d’une usurpation d’identité. C’est une situation de vulnérabilité administrative pour moi, l’usurpé, comme pour lui, l’usurpateur. Nous occupons tous deux le même état civil, une brèche étroite. Et si je sais que je suis moi, l’administration m’oblige à prouver qui je suis ; comment prouver que je suis moi ?

C’est le point de départ de la recherche qui nous occupe.

Marwane Lakhal (vit et travaille à Bruxelles) est un écrivain français et marocain.

Après avoir intégré l’Atelier des Écritures Contemporaines de l’ENSAV La Cambre, puis avoir suivi un cursus en études du genre et des sexualités à l’ULB, il déploie sa pratique transculturelle de l’écriture dans le champ des arts de la scène.

Avec sa première pièce Les Loyautés, il expérimente les moyens d’écrire depuis sa situation de bilingue en français et darija marocaine.

Son écriture mêle les langues dont il est familier sans jamais traduire son multilinguisme.

Plus généralement, ses textes traitent de l’inscription dans l’intime de cet imaginaire colonial dont nous avons hérité et qui empoisonne nos rapports sociaux, en cherchant à rétablir la tendresse comme ressource d’émancipation.

Marwane Lakhal est invité en résidence d’écriture dans le cadre de l’appel lancé avec la ville de Bruxelles et Et cætera : « Bruxelles’écrit » : Bruxelles et ses diasporas.