La Bellone

RÉSIDENCE / DRAMATURGIE

La Kabane (titre de travail)

8 > 20/11/2021
Visuel © Maïté Jeannolin

Mon parcours personnel a toujours tourné autour du sens et de l'intention : qu'est-ce que c'est que d'être vivant, qu'est-ce que c'est que d'être humain·e, qu'est-ce que c'est que d'être terrien·e ? 

Dans mon travail artistique, j'ai un questionnement récurrent autour des racines, de l'identité, du sacré et de l'intime.

Je suis fascinée par les rites ruraux traditionnels. Pour la pièce ITMAR, j’ai basé mon travail sur la désalpe (la célébration de la descente de la montagne des vaches après l’été).

Pour OUVERTURE, ma dernière création, je me suis inspirée du Nouvel An primitif qui a lieu dans la vallée d'Urnäsch en Appenzell en janvier, et de la tradition du Théâtre des Mystères qui se pratiquait au Moyen Âge en Europe.

Je suis aussi intriguée par le phénomène de transe que génèrent ses pratiques traditionnelles. 

Dans ces rites, les personnes bougent pour se mettre en lien avec le mystère du Vivant avec parfois l’espérance que leur engagement physique, leur mise en mouvement personnel et intime dans ce dialogue avec l’Invisible permette que le cours des circonstances se modifient. C’est un processus qui me touche et m'interpelle. Le principe de mise à disposition de soi et de co-création qui émerge de ça.

 

Avec ma nouvelle création La Kabane (titre de travail),  je souhaite creuser davantage ces principes de transe orientée et de communauté.

Je me demande quelle est la puissance qu'un individu détient dans son corps et comment son attention, sa vivacité, sa sensibilité peuvent colorer, influencer le collectif. 

Avec mes collaboratrices, Maïté Jeannolin et Mélissa Guex, nous remettons en question notre façon d’entrer en relation avec ce qui nous entoure, de nous laisser saisir, rejoindre et transformer, ou pas, de prendre le pouvoir sur, ou avec, ce qui croise notre chemin, que cela soit des êtres vivants, des objets, des idées, des expériences. 

Durant notre résidence à La Bellone, nous continuerons à chercher à élargir notre capacité physique à percevoir afin que nous puissions devenir toujours plus inclusives dans l’action. La question qui nous occupera est : Qu'est-ce que « rencontrer » implique et qu’est-ce qu'un corps capable de résonance ? 

 

Géraldine Chollet s’est formée au Laban Centre (Londres). Elle danse ensuite avec différentes compagnies (Cie Jessica Huber, Cie Prototype-Status, Cie Daniel Hellmann, Cie Philippe Saire, Cie Gaspard Buma). Elle travaille aussi comme comédienne avec la Cie Emilie Charriot et L’Alakran. Depuis 2006, elle se forme auprès d’Ohad Naharin et de la Batsheva Dance company pour l’enseignement du langage de mouvement Gaga aux professionnel·le·s et aux amateur·rice·s de la danse et du théâtre. Elle enseigne notamment à la Manufacture (HETSR), à la Cie Philippe Saire et à l’Annexe 36 à Lausanne.

Parallèlement à sa pratique artistique, Géraldine se forme pour l’accompagnement spirituel en milieu hospitalier.

Depuis 2011, Géraldine Chollet développe son propre travail chorégraphique, notamment avec les pièces IRA, ITMAR et Ouverture_ Pièce pour danseurs·euses et public cheminant.