La Bellone

RÉSIDENCE / COMPLICES

le cantique des météores

13 > 24/11/2023
Visuel © Archeozoic limestone with inclusions of gneiss, altered and contorted by pressure and heat during subsequent crustal movements. Geol. Surv. Canada

Le cantique des météores naît du désir profond de voyager aux racines du langage pour y retrouver le chant et, avec lui, toutes ses dimensions ; poétiques, musicales et atmosphériques. Ce projet, qui se développe d’abord sous la forme d’une recherche mêlant écriture, voix et mouvement, a pour ambition de devenir une création à double format : un livre et une performance. 

 

« Ce voyage commence comme une quête de l’intérieur, une plongée dans les espaces de mon corps, dans ses profondeurs silencieuses. Cela commence par l’écoute des voix multiples qui m’habitent et me cultivent, par le terreau obscur de ma propre matière-corps caverneuse. Les météores sont la multiplicité des voix. Une collectivité d’êtres qui façonnent et cultivent mon corps. Elles passent par mon corps de femme, par le corps de la terre et par tous les féminins qui nous lient. Elles passent par le regard situé, situant, d’un « je » intérieur, intracorps

Par la profondeur du dedans, le chant des météores émerge. Il aurait le pouvoir de cultiver mon corps et celui de l’autre. Dans un double mouvement de « percée » et d’« érosion », nos corps se trouveraient alors touchés, façonnés, sculptés par les courants sonores et les mouvements vibratoires atmosphériques du chant. Le cantique des météores invite celleux qui écoutent à ressentir la résonance de mes mots soufflés et à voyager dans leurs propres fictions intérieures comme autant de réalités en devenir. La chorégraphie se déploie alors dans une forme imaginale ; dans l’imagination active de celle et celui qui écoute et danse intérieurement avec moi. »

 

Artiste transdisciplinaire, chorégraphe et performeuse installée à Bruxelles depuis 2016, le travail de Maité Alvarez explore la chorégraphie en tant qu’espace d’écriture entre-les-corps. Son univers puise, entre poésie et concepts, dans les origines de -choré comme choeur, corps et khôra, et de la -graphie comme écriture, geste et signe. Ses créations abordent principalement la question du medium, de l’outil et du langage, ayant pour point commun de s’intéresser aux phénomènes qui mènent le corps à se mouvoir et s’émouvoir, avec et par son environnement. Qu’ils soient psychiques, physiques ou métaphysiques, c’est à travers le développement d’une écriture graphique et performative sensible, singulière, hybride, qu'elle déploie ses mondes de pensées comme autant de territoires en devenir.

Après avoir étudié le graphisme à la HEAR — Ecole Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg (DNSEP, 2012), et la danse-performance à l’ISAC — Institut Supérieur des Arts et Chorégraphies de Bruxelles ISAC/ArBA-EsA (Master, 2018), Maïté présente une exposition solo Atlas de Nuit au FRAC Provence-Alpes-Côte d'Azur (2020-2021) dans laquelle cohabite une constellation d’installations et de performances : STELLA (prix 2018 de la ville de Bruxelles), les Sismographies (2015-2020), l’édition Atlas de Nuit (2018) et être ciel, sous la forme d’une installation sonore. En 2022, elle crée la pièce être ciel, sous la forme d’un dispositif chorégraphique et performatif, coproduit par Charleroi danse, KAAP et soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Comme danseuse et performeuse, Maïté a croisé les chemins des chorégraphes et artistes Benjamin Vandewalle, Fabian Barba, Dora Garcia, Selma et Sofiane Ouissi.  Elle a collaboré avec Alice Ciresola & Simone Basani dans la performance What Remains of a Rembrandt... (2018) et pour Jeanne or The Werstern Touch où elle crée la performance solo La collectionneuse présentée à Bruges (Festival Mind the Artist, KAAP, 2021). Elle a aussi collaboré avec le chorégraphe italien Manfredi Perego et co-créé l’installation sonore Terrae dans le cadre d’une invitation au programme Motori di Ricerca à Turin en partenariat avec Charleroi danse, en 2019 et 2021.