La Bellone

SÉMINAIRE

Module dramaturgique avec Jonathan Chatel

23 > 27/05/2022


Suite des enregistrements

Sommaire des enregistrements

Objectifs spécifiques des séminaires

Plus qu'à une histoire ou à une théorisation de la dramaturgie, les participant.e.s sont ici invité.e.s à saisir, cerner et pratiquer la dramaturgie en s'essayant à la fois à dresser une cartographie des pratiques dramaturgiques et à pouvoir s'y situer. Il s'agit ainsi non pas de définir une pratique qui, en tant que telle, sort du cadre définitionnel puisqu'elle n'a pas de « fins » et de contours fixes et figés – ceux-ci bougent selon les modalités d'activation dramaturgique (au plateau, en institution, dans la conception de dispositifs divers...) – mais plutôt de proposer une méthode de double singularisation : singulariser ce qui fait, aujourd'hui, le paysage dramaturgique et ainsi voir apparaître, pour chacun.e, ce qui singularise sa propre méthode de faire. À partir de là s'entame un chemin d'étude situé, le long duquel le/la participant.e peut davantage reconnaître la spécificité de sa méthode, de ses outils mais aussi, par-là, expérimenter d'autres manières d'en faire usage ou de les affiner en regard des spécificités des autres.

Les séminaires : 4 correspondants à des activations de la dramaturgie aujourd’hui.

Orientation partage de savoir et mise en expérimentation. Partir d’une problématique à laquelle le ou la praticienne invité.e fait face et ouvrir cette recherche ou réflexion plutôt que de faire une présentation d’un savoir. Mise au travail et mise en partage plutôt que d’une formation académique.

Chaque séminaire, étendu sur une semaine implique :

-L'intervention d'un.e praticien.e dramaturge, choisi.e et invité.e en ce qu'il, elle active l'une des modalités spécifiques de cette activité et peut ainsi en dresser les enjeux singuliers auprès des participant.e.s.

-Il s'agit aussi, pour chaque intervenant.e, de pouvoir mettre en partage des outils, des protocoles de recherche et d'écriture ou encore de proposer des situations permettant l'application de ce type-là de dramaturgie.

Chaque module incarne ainsi, à l'échelle concentrée d'une semaine, l'esprit général et transversal du programme « Pratiques dramaturgiques » : une circularité entre exposé et pratiques, entre parole de l'un.e et ressaisie collective, partagée de questionnements et expérimentations. Il s'agit de se mettre, au sein d'un espace de recherche et création artistique, en état « d'étude », c'est-à-dire d'alliance entre « enquête » et « application » (cf. étymologie du mot).

Les modules seront donc toujours structurées en au moins deux temps : un temps « à la table » dans lequel le groupe est rassemblé pour se mettre à l'écoute et à la discussion d'une question, d'une problématique ; un temps d'expérimentation qui peut conduire les participant.e.s à un travail propre d'écriture, à une fréquentation d'une réalisation de plateau ou encore à la visite d'un autre lieu artistique ou un autre contexte selon le type de « dramaturge » qui intervient sur chaque module.

 

Troisième module avec Jonathan Chatel du 23 au 27 mai 

À travers des partages de documents visuels ou textuels mais aussi des récits d’expériences autour de mes créations passées et à venir (Communauté de S. Prudhomme et Kaïa de J. Châtel), je voudrais dessiner une pratique de la dramaturgie consistant à déjouer tout ce qui peu ou prou se cristallise dans les modes de pensée, pour arriver à une attitude portée par un sens de la nuance et par le principe d’aporie : la dramaturgie comme fin des discours mais aussi début d’une parole propre. Je voudrais également porter l’attention sur une notion qui, je crois, sera fructueuse pour des explorations collectives : celle de « fatigue ». La fatigue recèle des énergies contradictoires (épuisement ou lassitude, elle peut aussi inventer des mondes nouveaux), elle offre des dimensions multiples (esthétique, sociologique, philosophique) ; elle questionne, au plus profond, notre rapport au corps et au temps et m’apparaît comme un affect majeur des scènes contemporaines.

 

 

 

Franco-Norvégien, Jonathan Châtel vit et travaille entre Paris, Bruxelles et Oslo. Il a reçu une formation d’acteur, en philosophie et en études théâtrales. Membre fondateur de la revue Geste, il a écrit de nombreux articles pour des publications françaises et internationales. Créateur multiple, il a écrit le roman graphique Kirkenes (dessin Pierre-Henry Gomont), a publié un essai sur Henrik Ibsen en 2015 (Henrik Ibsen, le Constructeur, éditions Circé) et réalisé des films documentaires et expérimentaux (Les réfugiés de la nuit polaire en 2014 et Ostinato, Louis-René des Forêts en 2017). Professeur au Centre d’études théâtrales de l’UCLouvain depuis 2011, il est surtout connu en tant que metteur en scène (compagnie ELK) : en 2013, son Petit Eyolf, adapté d'Henrik Ibsen, obtient le prix du Public au Festival Impatience et en 2015, Andreas, d'après Le Chemin de Damas d'August Strindberg, est créé au Festival d'Avignon et au Festival d'Automne à Paris. En 2019, il crée sa pièce, De l’ombre aux étoiles, à Hyderabad, en Inde, puis au CDN de Toulouse et en tournée. Communauté, en collaboration avec l’écrivain Sylvain Prudhomme, sera créée au Grand R (Scène Nationale de La Roche-sur-Yon), en janvier 2022.

 

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