La Bellone

RÉSIDENCE / CRÉATION

De près, on ne voit que la peinture

8 > 26/03/2021

De près, on ne voit que la peinture est un dispositif de rencontres en série sur le travail où nous nous acharnons à faire résonner ce mot a priori pas très rigolo (travail) avec d'autres qui sonnent plus doux à l'oreille (comme chansons loopées ou divinations sur le vif); afin de voir ce qui nous travaille avec nos mains, nos têtes et nos coeurs au quotidien quand il s'agit de faire, de dire et de dire ce qu'on fait.

 

Dans De près on ne voit que la peinture, Maxime Lacôme et Mathilde Maillard rebondissent sur une conversation qui se joue en direct, en composant des petites chansons très courtes parlées-chantées sur le vif. Ils seraient comme des sortes de troubadour(e)s des temps modernes : en reprenant en chantant des mots qui viennent d'être prononcés, ils les transforment en métaphores du réel. Avec humour, absurdité, tendresse et fragilité, ils rebondissent sur le réel pour en devenir des rapporteur-se-s sur le vif.

 

Pendant la résidence de mars à La Bellone, Mathilde Maillard souhaite creuser la recherche vocale et chorale autour de « chanter son travail ». Quels chants peuvent raconter aujourd'hui ce que nous vivons au travail dit « moderne », nos préoccupations et nos gestes d’aujourd’hui ? Comment traduire nos charges mentales en poésies et en sonorités soutenantes ?

 

Pendant trois semaines, elle invitera des habitant-e-s du quartier à écrire et chanter leur travail avec elle, en partageant la recherche avec d’autres artistes qui questionnent le chant choral comme outil réparateur des âmes abimées. (Maxime Lacôme, Myriam Pruvot, Myriam van Imschoot…)

 

Mathilde Maillard grandit à Saint-Nazaire et nourrit depuis une tendre addiction pour les ambiances portuaires. A Bruxelles où elle vit depuis 15 ans, elle englobe ses différentes activités sous des appellations diverses et mutantes telle que 'travailleuse culturelle' ou 'opératrice thérapeutique’. Après avoir travaillé 10 ans comme productrice indépendante (KFDA, Meg Stuart/Damaged Goods, Halles de Schaerbeek…) et porteuse de projet au sein de l’Amicale de production, elle développe depuis 2017 le projet Club Travail dans lequel elle s’intéresse au rapport intime qu’on entretient avec le travail. Dans cette constellation à géométrie variable, elle travaille à l’élaboration de dispositifs de rencontres où elle revisite la forme dite de la "conversation" : de la plate-forme de rencontres en ligne aux allures de guichet Pôle Emploi de L’Amour Petit Milieu (avec Samuel Hackwill), en dialogues radiophoniques et chantés pour travailleur-se-s en tout genres De près on ne voit que la peinture (avec Samuel Hackwill, Maxime Lacôme et un gang de futurologues à distance) ou avec Le Tarot du travail, un jeu d’intelligence collective qui s’appuie sur nos pouvoirs amateurs et spontanés en cartomancie pour expérimenter des articulations plus sages et désirables entre travail et vie quotidienne, collègues et êtres vivants. Souvent, elle chante et siffle en choeur au sein d’expérimentations-chorales (Hot Bodies Ensemble/Gerald Kurdian), anime des retraites chantées dans les campagnes (avec Jean-Baptiste Veyret Logerias) ou des karaokés pour les seniors et parfois pour les plus jeunes en duo avec Maxime Lacôme. Elle fait partie d’un groupe de recherche en futurologie de la coopération avec Anna Czapski et Diederik Peeters (KASK, Gand).