Le S de l'ange / une installation adaptée pour La Bellone.
Par Mathilde Laroque.
Création pluridisciplinaire.
S comme Saut, Spectre, Sourire, Souffle, Silence, Spiritualité, Sensualité, Solitude, Sentiment, Suspension…
Projet pluridisciplinaire et participatif autour des archives de Valsav Nijinsky.
Nijinsky.
Mythique et mystique, ce danseur et chorégraphe des Ballets Russes bouleverse son époque. Au début de sa carrière, il est apprécié pour sa capacité à exécuter des sauts majestueux comme son fameux
« Saut de l’ange » dans le Spectre de la Rose (chorégraphie de Fokine, 1911), où il disparaît mystérieusement en suspension par une fenêtre.
Nijinsky devient l’un des pionniers de la danse moderne. Il crée peu à peu ses propres chorégraphies, marquées notamment d’une imagination enfantine débordante, d’animalité, de spiritualité, de sensualité et se heurtant aux critiques des conservateurs.
Sa carrière s’achève prématurément alors qu’il sombre dans une psychose chronique durant les trente dernières années de sa vie, atteint de schizophrénie. Avant d’être interné entre la France et la Suisse, Nijinsky écrit son journal (1918-1919) en trois parties : la vie, la mort et le sentiment. Malgré sa folie naissante, ses propos ne sont pas si éloignés de la réalité brouillant les frontières entre la lucidité et la raison.
On ne saura jamais si mon père a été interné parce qu’il était fou ou s’il est devenu fou parce qu’il a été interné.
Kyra, fille de Vaslav et Romola Nijinsky, dans une interview sur son père, par Dama Margot Fonteyn.
La vie comme une folie en soi.
Entrant en dialogue avec les archives de Nijinsky, Le S de l’ange interroge la vie comme une folie en soi.
Ce projet pluridisciplinaire prend forme à travers un dispositif unique, créé avec une équipe de 10 artistes et technicien·ne·s et 50 participant·e·s de 3 à 82 ans. Il mêle danse, photo, vidéo, sound design, et light design. L’installation vidéo présentée à La Bellone est extraite de ce dispositif pluridisciplinaire et intègre l’espace d’exposition comme une dimension scénographique in situ.
La galerie, boîte blanche, symbolise les années d’internement de Nijinsky en séjour psychiatrique. Les fenêtres ouvertes rappellent la scène du fameux « Saut de l’ange », mais aussi le sentiment d’évasion nécessaire à la survie dans des conditions d’enfermement physique, psychologique et intellectuel. Des voix s’échappent, des regards s’ouvrent, se ferment ou se croisent. L’image d’une humanité en perte de repères apparaît face à un monde dont chacun n’en saisit plus les limites. Les sourires qui naissent d’un mouvement de rebond, se pointent en arme contre le poids de l’aliénation.
Installation vidéo réalisée par :
Mathilde Laroque (conception), Elen Sylla (image), Jean-François Lejeune (son), Sébastien Monnoye (développement multimédia).
Participant·e·s :
Emma Alvarez, Céline Baijot, Timothée Baminla Lambony, Anette Baussart, Norma Berardi, Danielle Blanjean, Georges Bourdon, Lucia Brams, Pierre Brunein, Laïa, Maïra, et Maria Eugenia Champagne Dominguez, Alessandra et Ana Chillardon, Yota Dafniotou, Alba et Gregory Dekens, Anne D’Hond, Abderrahim El Mejriti, Denise Engels, Jean-Maurice Gillieaux, Daniela Ginevro, Frédéric et Mia Goeminne, Ismaël Hamma et Yélina Hamma, Alizé Honoré, Noa Joachim, Isabelle Lahaye, Eric Lamiroy, Karin Lemaire, Agnès Lohest, David, Tom et Suzy Loos, Noah Mathé, Prospère Mbuka, Alba, Clovis et Nicolas Noisette, Florence Onckelink, Noémie Roche, Yohan Struyf, Zakari Sylla, Zoé Tabourdiot, Lena Terrando, Evelyne Wilwerth.
Production / partenaires
(2016-2017) :
Made with heART asbl soutenue par le BIJ (Artichok), la COCOF (service de la danse et des arts plastiques), la Ville de Bruxelles (Echevinat de la culture Karine Lalieux), la FWB (service pluridisciplinaire du Ministère de la Culture), la Commune de Saint-Gilles-Maison des Cultures, le Centre Culturel Jacques Franck.
En partenariat avec le Théâtre Océan Nord, CC Bruxelles-Nord-Maison de la création de Laeken, La Bellone, CC Jacques Franck, le CDWEJ, CC de Namur, la Maison des Cultures de Saint-Gilles, le Centre psychiatrique de Münsingen (Suisse).
Exposition photographique et polyphonique encore visible jusqu'au 25 juin au Centre Culturel Jacques Franck (St.-Gilles).