La Bellone

28/11 > 2/12/2017
10:00 > 18:00
Visuel © Samuel Hackwill


En collaboration avec Le Cifas.

« Prendre des morceaux de réel et les faire passer' est une façon polie de dire 'mettre en scène le réel ».

Ceci implique un premier travail de sélection : quel sont les morceaux qu’on souhaite découper et préparer pour les autres ? Ce sera l'occasion d'aborder les notions d'appétit, de gourmandise intellectuelle, et de se poser la question : comment mettre à profit cet appétit, cette gourmandise pour en faire des outils de détection de flux et de tensions ?

Une fois la sélection des matériaux effectuée, on se propose de diviser le travail en deux parties :

Travail sur le fond : quelles sont les briques théoriques indispensables à la construction de l'argumentaire, de la mise en forme, quel chemin de pensée proposer pour l’exploration et la préparation de notre morceau ?

Travail sur la forme : quelles sont les traits saillants du ou des morceaux qui pourront être exploités au niveau formel ?

On tachera d'opérer des aller retours entre les deux parties pour finalement faire le constat amusé qu'elles n'en font qu'une.

Antoine Defoort.
Antoine Defoort, c’est quelqu’un, pas plus artiste que vous et moi, qui essaye de maintenir une bonne ambiance et un taux de porosité élevé entre ses lubies de saison, la vie, la vraie, et l’art contemporain.
Il se retrouve donc souvent aux prises avec des contradictions flagrantes qui sont soit fièrement assumées, soit honteusement dissimulées au moyen de sauts du coq à l’âne et de digressions sauvages.

C’est un travail qui vise à établir des connexions. Des connexions de formes, de sens, de médiums, de matériaux. On pourrait dire que ce sont des collections de connexions. C'est-à-dire, si vous voulez, des collexions.
Il conçoit en général des pièces de manière autonome (vidéos, films, son, installations, textes...), pour les agencer ensuite lors de performances transdisciplinaires hétéroclites et anti-thématiques, dans lesquelles le jeanfoutre cohabite avec le bien foutu l’incongru le dispute au terre-à-terre.
Les ratés et les accidents sont accueillis à bras ouverts et forment une granularité croustillante particulièrement appréciée des connaisseur·euse·s.
Et puis comme disent si bien les néérlandais,  Antoine Defoort springt van de hak op de tak en maakt als humoristiche beeldenstormer de gekste zijsprongen. 

Hans Bryssinck.
Diplômé de l'Académie Royale des Beaux-Arts à Gand, a terminé ses études avec une performance montrée au célèbre Time Festival. Il a ensuite obtenu un diplôme de troisième cycle à DasArts à Amsterdam. Depuis, son travail suit deux voies différentes. D'une part, il produit plusieurs projets théâtraux en solo. D'autre part, il se lance dans des collaborations diverses avec Diederik Peeters, Danai Anesiadou, Dolores Bouckaert, Werner Hirsch, Christoph Hefti ... avec qui il a réalisé des projets allant de la performance jusqu'à la vidéo et l'installation (vidéo). Il travaille par ailleurs comme dramaturge, artiste et scénographe, pour diverses compagnies et est professeur invité au KASK (Académie Royale des Beaux-Arts à Gand). 

Julien Fournet.
Après des études de philosophie, il essaye vaillamment de reproduire les grandes excitations vécues lors de ses classes vertes en appliquant peu ou prou les mêmes recettes dans le domaine des arts vivants. S’ensuit une série de tentatives hétéroclites : bals littéraires, campings mixtes, parcours urbains, visites guidées, cabarets, projections en plein air (de 2003 à 2007).
En 2007, il s’associe à Antoine Defoort et Halory Goerger avec lesquels il crée deux spectacles.
Il occupe la place de comédien-opérateur ou d’assistant-scénographe. Par ailleurs, diplômé en bricolage culturel, il prend également en charge le montage et la production des projets (Cheval 2007, &&&&& & &&& 2009) ; devient un temps tour-operator, tennis-partner, sherpa et co-pilote dans la brousse des tournées.
En 2010, il devient directeur de l’Amicale de production (coopérative de projets vivant) et continue son travail de producteur (Germinal 2012).
Il poursuit actuellement deux pistes de création singulières et complémentaires.
L’une est collective, épique et expérientielle. Elle est centrée autour du jeu (fête foraine, chasse au trésor, spectacle en kit, labyrinthe), et s’inscrit dans des contextes in situ (France distraction 2012, La chasse 2015, Collectif jambe 2016).
L’autre est solitaire, poétique et cérébrale. Elle aborde gaiement des sujets d’ordre philosophique (expérience esthétique et massage moral, science-fiction politique et événement populaire), et prend la forme d’interventions type conférences et travaux manuels (Le jeu de l’oie 2013, Les Thermes 2014, Amis il faut faire une pause 2015).
Au final, ces deux pistes forment le même dessin et la même politique. Indoor ou outdoor, il s’installe dans les plis du réel et tente de les déployer au travers de dispositifs ou d’expériences (installations ou spectacles). S’il attend parfois des réactions, généralement un simple éternuement le ravit.