La Bellone

26/02 > 10/03/2018


L'artiste vient travailler 2 semaines à La Bellone au développement conceptuel de sa future création. Elle/Il vient interroger et circonscrire l'ambition esthétique de son projet avant d'entamer la production des matières nécessaires à sa création. L'artiste passera deux journées en dialogue avec une de nos dramaturges associées.

Le projet « Iceberg » a commencé par des vidéos muettes où l’on me voit tournant autour d’un lac gelé, où l’on entend le son de mes pas dans la neige. A l’écoute de ses images, je me rendis compte que mes pas ressemblaient au bruit des pages qui se tournent. Ce lac gelé, scène vide, immaculée et circulaire devînt ensuite l’espace imaginé pour ce projet. 
Ces actions m’ont conduites à écrire un long poème. La page blanche dans « Iceberg », peut être un support pour les mots, une surface de projection ou encore un espace enneigé. « Iceberg » est une recherche autour du principe d’interprétation dans une expérience poétique collective. L’iceberg est celui qui ne laisse qu’une partie visible, et qui cache la plus grande partie de son volume. Ce motif est pour moi le principe de l’actrice, de l’artiste, du regardeur et du lecteur. Pour ma résidence à La Bellone, je raconterai la descente précipitée d’une montagne d’un personnage, transformée en une errance éblouie. Par des jeux de voix et de projections dissonantes, changeantes, cycliques. S’approcher de la belle solitude du lecteur, et de ses amnésies en traitant les mots comme des images, des souvenirs d’écritures. Comment lier les mots à l’émotion ? Comment laisser le public libre d’interpréter ? Qu’est ce qui permet le regard ?
Le public veut-il être libre ? Qui veut être libre ? L’actrice est-elle libre ? Qu’est-ce qu’être libre ?
Faut-il l’être ?
Camille Lancelin.

Après une formation en théâtre et en mise en scène, Camille Lancelin est marquée par les corps des personnages de Beckett : elle s’éloigne des textes pour diriger ses recherches autour du motif de la marche et de l’épuisement en explorant la narration par le mouvement et l’improvisation. Rapidement, elle ouvre sa pratique à d'autres disciplines. En 2012, elle crée un duo de performers avec sa soeur, Marie Lancelin. Au croisement de différentes influences (cinéma, art plastique, art vivant, science) et entame une réflexion sur les formes possibles de communications. Elle réalise des performances et des bandes sons, souvent accompagnées de partitions dessinées et abstraites.
V-0, Ecto-Erso, Gramm.
Marie réalise un moyen métrage Logotypes 02/04, où Camille y joue le rôle d’une femme éprouvant, s’éloignant et se libérant d’un langage aux formes géométriques, au travers d’espaces chromatiques noirs gris et blancs. Installée à Bruxelles depuis 2014, elle travaille avec le collectif de cabaret décalé Bas Nylon, et collabore avec l’artiste belge Philip Janssens pour GLAUCE. Projet d’installation performatif (Workspace Brussel) autour du personnage de Glaucé, absent dans la tragédie de Médée d’Euripide. Une recherche autour de la tragédie, sans les codes de théâtre. Elle entre aussi dans l’EXPERIMENT CHOIR, d’Adomas Laurinatis, chanteur lituanien, installé aujourd’hui à Berlin. Elle collabore ensuite avec ces deux artistes pour Iceberg.