L’artiste vient travailler 3 semaines à La Bellone pour explorer et développer les éventuelles matières de sa future œuvre. Un format de rencontre/atelier appelé Tender Sessions est mis en place au cours de la résidence. Cette session permettra aux artistes de bénéficier de la collaboration d’un groupe de 10 à 15 personnes ; celles-ci seront à leur service pendant 2 heures pour répondre à leurs besoins.

Dans une salle immense et vide, arrivent au compte-gouttes des vacanciers. Ces derniers s'installent sur leur serviette de bain à même le sol et regardent le mur du fond de scène comme s'ils scrutaient l'horizon. Où sont-ils exactement ? Pourquoi se comportent-ils ainsi ? Sont-ils enfermés ? A l'image des murs érigés pour fermer les frontières, la mer n’est-elle pas aussi devenue un obstacle difficilement franchissable ?

Dans cette création sur la mémoire collective et intime, je cherche à déréaliser le quotidien de la plage par des gestes banals mais étranges, des gestes reproduits inlassablement, même quand ils ne sont plus adaptés. Des gestes qui, en se faisant, disent la trace et la perte de ce qui a été. La résidence à La Bellone sera l'occasion de me pencher sur les spécificités de ce que j'aime appeler le « geste-souvenir ». Celui que l'on fait par habitude, celui qui nous échappe ici et maintenant mais qui convoque un autre espace, un autre temps.

Elsa Chêne, metteuse en scène française, vit et travaille à Bruxelles. Elle sort diplomée de l'INSAS en 2016. Les liens qui unissent le corps à l'espace mental et aux souvenirs guident son approche scénique.
Elle travaille actuellement à une mise en scène de la pièce Orphelins de Dennis Kelly, ainsi que sur le texte Coeur Karaoké de Victor Rachet, avec qui elle est en résidence à la Chartreuse en février 2019.
Elle fait également la création-lumière du projet Home de Magrit Coulon.