L'artiste vient 3 semaines à La Bellone investir un questionnement lié à sa démarche, lié à son esthétique, à son parcours ou à une future création. Au cours de cette résidence, un format de rencontre appelé One to One sera 2 fois mis en place ; ces moments permettent à l'artiste de consulter/interroger un·e spécialiste et de partager son questionnement avec un public. Ces entretiens servent de cadre à la recherche de l'artiste.

« Je suis burundaise et j'ai vécu le génocide 94. J'ai vu mourir toute ma famille. J'avais six ans et demi.

J'ai été adoptée dans une ville où j'étais la seule femme noire. Pour survivre, j'ai fait un déni.

Maintenant, je sais que je suis noire et je veux accepter mon histoire et enfin commencer mon deuil.

Quand j'ai commencé le théâtre, je savais que ce serait à travers l'art que je pourrai pleurer mes morts et faire mon deuil.

La Bellone m'a offert les 4 résidences qui existent pour pouvoir développer une recherche à partir des questions identitaires qui me préoccupent.

Je travaille sur la mémoire sensorielle.
Ce qui me ramène à cette période ce sont les odeurs, les sons, les lumières, …
C'est pourquoi je souhaite vous inviter à plonger dans un voyage intérieur pour partager  mon histoire. C’est la seule manière pour moi d’en parler.

Pour cette seconde résidence, je rencontrerai dans un premier temps Françoise Hallet, médecin scolaire et coordinatrice de l’Envol, une clinique de l’adoption.
Elle interroge l’adoption ainsi que cette nouvelle vie pour l’enfant adopté. Interroger mon rapport à l’adoption me donne des clefs pour comprendre mon processus de déni et le rejet de mon histoire. Si je me sentais en sécurité aurai-je été quand même en déni ?

Dans un deuxième temps, j’avais envie de rencontrer une personne qui pourrait davantage m’éclairer sur le conflit ethnique Hutus-Tutsi. Il est important pour moi et mon équipe de connaitre la situation avant notre voyage au Rwanda et Burundi !
Ce sera Antoine Kaburahe, journaliste burundais, exilé en Belgique. »