La Bellone

25 > 30/11/2019


L'artiste vient travailler 2 semaines à La Bellone au développement conceptuel de sa future création. Elle/Il vient interroger et circonscrire l'ambition esthétique de son projet avant d'entamer la production des matières nécessaires à sa création. L'artiste passera deux journées en dialogue avec une de nos dramaturges associées.

« Je suis burundaise et j'ai vécu le génocide 94. J'ai vu mourir toute ma famille. J'avais six ans et demi.

J'ai été adoptée dans une ville où j'étais la seule femme noire. Pour survivre, j'ai fait un déni.

Maintenant, je sais que je suis noire et je veux accepter mon histoire et enfin commencer mon deuil.

Quand j'ai commencé le théâtre, je savais que ce serait à travers l'art que je pourrai pleurer mes morts et faire mon deuil.

La Bellone m'a offert les 4 résidences qui existent pour pouvoir développer une recherche à partir des questions identitaires qui me préoccupent.

Je travaille sur la mémoire sensorielle.

Ce qui me ramène à cette période ce sont les odeurs, les sons, les lumières, …

C'est pourquoi je souhaite vous inviter à plonger dans un voyage intérieur pour partager mon histoire. C’est la seule manière pour moi d’en parler.

Après la résidence / laboratoire en octobre 2018 et recherche en juin 2019, me voici arrivée dans la troisième : dramaturgie.

L’objectif de cette première période de résidence dramaturgique sera de réunir nos recherches, écrits, témoignages, récoltés depuis le début de l’aventure.

Ce sera également l’occasion de considérer le « retour au pays » 
prévu en décembre 2019.

Effectivement, même si l’objectif du voyage est de faire face à l’inconnu et à la rencontre, il m’est nécessaire de préparer au préalable mon corps et mon esprit.