La Bellone

2 > 14/03/2020


L'artiste vient travailler 2 semaines à La Bellone au développement conceptuel de sa future création. Elle/Il vient interroger et circonscrire l'ambition esthétique de son projet avant d'entamer la production des matières nécessaires à sa création. L'artiste passera deux journées en dialogue avec une de nos dramaturges associées.

Les drones sont des armes de guerre, mais aussi des objets de contrôle et de surveillance des populations. Ils sont aujourd’hui démocratisés et vendus comme objets de divertissements, de loisirs. Leur fonction première est évacuée et on les regarde sous l’angle ludique. Avec Hello world, je souhaite travailler sur cette double identité du drone et réfléchir à l’effet que cet objet et ceux qui lui sont proches
(ex : armes en plastiques) procurent au spectateur·rice. Mes recherches sur les drones m’ont introduit à la notion de safe place, qui est un terme ambivalent : il désigne une zone de non danger, qu’il soit moral (on peut parler de safe place lors de groupes de parole féministes par exemple) ou géographique (safe place des territoires occupés ou lieu de travail des pilotes de drone de l’armée américaine). Concrètement, pour moi quand je parle de safe, je questionne des espaces dans lesquels on se sent en sécurité ou en insecurité ou surveillé·e alors que pour d’autres il s’agit de questions de vie ou de mort. Le projet s’appuie sur cette double lecture, à la fois l’objet de loisir, ludique, divertissant et l’objet de violence inclus dans l’espace protégé. 

Axe de travail pour La Bellone :

Après une recherche au plateau sur la manipulation du drone et l’imaginaire qu’il convoque, après avoir travaillé ces questions par l’entrée du féminisme et des lieux safe associés (sur base d’échanges avec les membres de l’équipe – femmes et hommes), j’appuierai ma recherche pour La Bellone, sur l’adaptation et la dérive du discours politique qui lui est associé. Quels outils et moyens mettons-nous en place pour nous adapter à des situations d’insécurité, de manque de confort (tiny houses, ventes d’armes au nom du féminisme, objets connectés etc) ? 

En s’appuyant sur l’esthétique do it yourself et ludique, ma résidence dramaturgique aura pour objectif de développer ces questions et leur application au plateau. 

Maxime Arnould est un metteur en scène né en 1992 à Reims - France. Après une formation d'acteur à la Comédie de Reims (CDN) / France. Il étudie la mise en scène à l’I.N.S.A.S (Institut National Supérieur des Arts du Spectacle) d’où il sort diplômé en 2019.

Sa recherche actuelle s’articule autour de la position du corps social dans l’espace et de la place du langage dans la représentation. 

En Mai 2018, il participe au projet The Notes comme annotateur et assistant de la chorégraphe Ivana Müller dans le cadre du Kunstenfestivaldesarts. Son approche du corps l'a conduit à collaborer avec la chorégraphe Audrey Apers, pour son installation Daydream space, à Venlo et Heerlen (NL), 2018. En Mars 2019, il assiste la metteuse en scène Paola Pisciottano, dans le cadre du XS Festival, pour son spectacle documentaire EXTREME-MALECANE. Il est performer pour la pièce MUR/MER d’Elsa Chêne, aux Théâtre des Abbesses et le centre Wallonie-Bruxelles (Paris) en septembre 2019. En 2019-2020 il sera assistant à la mise en scène du metteur en scène Mikael Serre sur Les brigands de Schiller, création MAC-Créteil, Février 2020.

Actuellement, il est en création de son premier spectacle appelé Le safe camp et d’une performance collaborative avec la dramaturge
Léa Tarral, Écologie du spectacle vivant.