La Bellone

3 > 22/02/2020


L’artiste vient travailler 3 semaines à La Bellone pour explorer et développer les éventuelles matières de sa future œuvre. Un format de rencontre/atelier appelé Tender Sessions est mis en place au cours de la résidence. Cette session permettra aux artistes de bénéficier de la collaboration d’un groupe de 10 à 15 personnes ; celles-ci seront à leur service pendant 2 heures pour répondre à leurs besoins.

Travaillant depuis plusieurs années sur la notion de critique affectée en danse, j’imagine des pièces comme des réponses à des danses vues. Pour ce nouveau projet, intitulé J. J., il m’importe de revenir sur la figure de Jill Johnston (1929-2010), critique de danse dans les années 1960 à New York et activiste féministe lesbienne. À travers le recours au remake, au montage et aux procédés anachroniques, la résidence me permettra, avec la collaboration de l’artiste-chercheuse Aminata Labor, de concevoir une première cartographie des gestes de Jill Johnston. En partant de documents d’archives et de la fabrication de nouveaux matériaux, nous effectuerons une relecture de ses vies sous un prisme fictionnel. Pendant ce premier temps de création à Bruxelles, nous souhaiterions partager nos avancées et nos réflexions avec les communautés LGBTQI+ de la région et tou·te·s celleux qui ont un intérêt pour une approche féministe et queer de l’histoire de l’art.

Pauline Le Boulba développe entre 2013 et 2019 une recherche-création au département Danse de Paris 8 et soutient, en octobre 2019, une thèse intitulée « Les bords de l’œuvre. Réceptions performées et critiques affectées en danse ». Son travail s’inscrit dans une réflexion autour des discours sur/de la danse et tente de proposer de nouvelles manières de regarder les oeuvres, de dialoguer avec elles, de danser depuis elles. Mêlant dans ses pièces texte projeté, prise de parole parlée et chantée, partition gestuelle et documents vidéo, elle fabrique un agencement de ces différents médiums pour inventer une langue sensible et poétique. Envisageant les oeuvres des autres comme des bords depuis lesquels il est possible de s’appuyer et de délirer, elle s’attache à restituer au plateau une histoire de la danse depuis le point de vue d’une spectatrice-performeuse. Nourrissant un intérêt pour l’histoire des luttes LGBTQI+ et les récits minoritaires, elle combine savoirs théoriques et savoirs populaires, descriptions de gestes et rap, documentaire et fiction. Elle a crée La langue brisée - un projet constitué de trois solos (2015-2017) comme trois réponses à des danses vues. Elle crée en juin 2019 un nouveau solo, Ôno-Sensation, qui porte sur sa réception d’Admiring La Argentina de Kazuo Ôno (1977).
Elle travaille actuellement sur un projet autour de la critique de danse et activiste féministe lesbienne Jill Johnston (1929-2010) qui verra le jour en 2021 et déploiera un objet éditorial, des films et un spectacle.

Son travail a été présenté au Centre National de la Danse (Pantin), à la Ménagerie de Verre et au Théâtre de la Cité Internationale à Paris, au Centre d’Art de Brest - Passerelle ou encore dans le cadre du festival NEXT. Elle est régulièrement sollicitée en tant que dramaturge pour des créations : Ecce (H)omo de Pol Pi (2017), La Caresse du Coma d’Anne Lise Le Gac (2018), Savušun de Sorour Darabi (2018), Belles plantes de Jeanne Moynot et Anne-Sophie Turion (2019). Elle intervient à l’Université Paris 8 ou auprès des étudiant·e·s de la formation Exerce au Centre Chorégraphique de Montpellier. Elle fait partie d’un groupe de rap amateurrr La flemme et milite auprès de plusieurs collectifs.

Aminata Labor est performeuse et chercheuse. D’abord tournée vers les arts graphiques sous le pseudo Arg, elle s’initie pendant deux ans au théâtre avec l’acteur et chorégraphe Orazio Massaro. En parallèle, elle mène un travail de recherche universitaire, au département Danse de l’université Paris 8, autour des questions d’affects en manifestations qu’elle articule avec un travail de création. Elle crée F.V.V.V avec Louise Buléon Kayser en 2018 au Centre d’Art La Terrasse de Nanterre. Elle participe à plusieurs projets dont Alter et Mézigue de Fallon Mayanja et joue dans le film de la réalisatrice Camille Dumond (Haro, 2018). Plus récemment, elle collabore avec Soto Labor pour la performance Lunettes Modernes présentée au Musée des Beaux-Arts de Rennes en septembre 2019. En 2020, elle accompagne l’artiste Pauline Le Boulba pour J.J., une recherche consacrée à Jill Johnston. Ensemble, elles ont aussi crée un groupe de rap féministe « La flemme ».

Lydia Amarouche vit à Paris et travaille à Aubervilliers. Le cœur de sa pratique repose dans les recherches linguistiques et sociologiques, avec un intérêt particulier pour les questions dé-coloniales. Elle a obtenu un master en Sociologie, Anthropologie et Histoire à l'École Normale Supérieure en 2016, et y a animé Trajectoires, une émission radiophonique de critiques et d'entretiens. Également spécialisée dans l'étude d'archives, elle est chargée des publics et du fonds documentaire aux Laboratoires d'Aubervilliers depuis septembre 2018. Elle y développe et y coordonne plusieurs projets, notamment le programme IMAGINE, qui interroge politiquement les notions de soin et de sororité. Elle réalise régulièrement des objets sonores et audiovisuels pour la Mosaïque des Lexiques. En 2020, elle rejoint Pauline Le Boulba et Aminata Labor pour une recherche autour de l'activiste lesbienne Jill Johnston.