La Bellone

Anatomie d’un produit commercial

6 > 18/11/2023
Visuel © Dada


Celle qui veut devenir a appris (ou pas) des choses sur la marche à suivre pour devenir une artiste noire reconnue et compte bien suivre à la lettre (ou non, reste à voir) toutes les règles du jeu pour y parvenir.

 

Ayant pour genèse une performance digitale satirique réalisée par l’artiste Jayson Musson dans le milieu des années 2000, Anatomie d’un produit commercial est une performance méta-théâtrale polyphonique qui tente de se pencher sur la difficile posture dans laquelle se trouve celleux dont l’écriture est de facto toujours politique. Celleux qui doivent faire taire la petite voix insidieuse qui leur dit qu’iels ne sont là que pour remplir des cases. Celleux dont l’écriture est « toujours précédée ».

 

Soit apparaitre et être visibilisé.e., mais que signifie apparaitre et être visibilisé.e. dans un monde prédationnaire et extractiviste ? N’y a-t’il pas de ces jeux étranges où le seul coup gagnant est de ne pas jouer ? (Ici, s’agit-il d’un tel jeu ?  Ici, y a-t’il même quelque chose à gagner ? Sais pas. À déterminer).

 

Enrichi d’archives sonore, cette forme hybride aux pourtours fuyants s’amuse férocement à brouiller, sans morale, les pistes entre la fiction et le réel, l’irrévérence sincère et la provocation, la morsure caustique et la tendresse.

 

Cette résidence croisée à la Bellone me permettra de continuer à creuser ce qui me gruge, rechercher ce qui m’effrite, et voir ce qui peut advenir de ma langue.

 

Elle sera également l’opportunité d’enrichir ma recherche documentaire, et de poursuivre mon introspection sur ma posture personnelle à l’intérieur de l’écosystème néolibéral artistique.

 

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DADA ( Haiti/Québec, 1998)  peut être notamment, mais sans s’y limiter, une avocate, une fille aînée, une dramaturge (en devenir) et ou une gribouilleuse de poèmes (à temps perdu). 

 

Sa démarche tente de cultiver une éthique de la fuite et du marronnage Elle (c’est-à-dire moi ) cherche un language artistique composite et protéiforme. Une langue poétiquement intranquille et politique. L’équilibre instable entre l’impulsion de nommer les choses avec justesse et la beauté de l’imperceptibilité et de l’indicible.

 

Ses axes de recherche actuels s’intéressent à l’archivage, aux cicatrices, à la marchandisation des identités ainsi qu’à l’esthétisation de la violence et au cout du théâtre de l’intime.

 

Artiste en résidence annuelle 2023-2024 au sein de La SERRE-arts vivants elle bénéficie également cette année d’une résidence de recherche et création dans les Laurentides auprès d’ATSA.